Cinema
Hugo Cabret: Scorsese s’adonne au film familial. En apparence…

Hugo Cabret: Scorsese s’adonne au film familial. En apparence…

12 December 2011 | PAR Gilles Herail

Acclamé par les critiques américaines et françaises, Hugo Cabret est un film étonnant, surtout lorsque l’on apprend que son réalisateur n’est autre que Martin  Scorsese, que l’on n’imaginait pas à la tête d’un tel projet. Le résultat est très inconsistant mais l’hommage aux débuts du cinéma et à la créativité technique de Mélies touche souvent par sa belle sincérité.

Synopsis officiel: Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate dont il cherche la clé – en forme de cœur – qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n’est que le début de l’aventure…

Drôle d’objet que ce Hugo qui amène en apparence le cinéaste vers des chemins inattendus. Hugo commence comme une une féérie à mi chemin entre le fantasme et la réalité. Emprunte aux codes et aux recettes du film d’aventure pour enfant à la Histoire sans Fin. Pour finalement dévoiler petit à petit sa véritable ambition. Un hommage à la créativité et au cinéma. Ce mélange improbable est trop hétéroclite pour pleinement convaincre et va sûrement dérouter un public venu voir une énième fantaisie de Noel.

Malgré son inconsistance, Hugo réserve de très beaux moments de pur cinéma. La reconstitution du Paris des années 30 opte pour la version fantasmée où la gare est un personnage à part entière, lieu de rencontre de personnages et d’atmosphères sortis tout droit des films de Jeunet. Gueules de cinéma et caractères cartoonesques d’où surgit un Sacha Baron Cohen intrigant. Scorsese s’intéresse à l’envers du décor, utilisant à merveille la profondeur de la 3D pour nous plonger dans les entrailles de la gigantesque horloge où séjourne le jeune Hugo. Le réalisateur mobilise toute sa science de la caméra pour filmer la féérie des mécanismes horlogers, leurs rouages emmêlés qui s’accordent miraculeusement. Le personnage central du film est ainsi au début cet incroyable automate qui s’animera comme par magie pour dévoiler l’énigme que le jeune Hugo devra par la suite résoudre.

Sans révéler toute l’histoire, malheureusement trop racontée dans les commentaires sur le film, on pourra juste dévoiler que ce secret a à voir avec les débuts du cinéma et permet à Scorsese de rendre un hommage amoureux mais jamais pompeux à l’un des maitres du cinéma moderne, Méliès, qui savait utiliser le système D pour produire ses oeuvres oniriques dont quelques images illuminent l’écran. Ne sachant pas toujours sur quel pied danser entre une structure calibrée film de Noel et une ambition cinéphile intimiste, Hugo est un projet passionnant mais frustrant. Scorsese a voulu trop en dire, trop en faire, en oubliant de garder un rythme et une cohérence.  On retiendra les scènes virtuoses où les talents de la mise en scène s’imposent pour créer de vrais instants de magie.

Gilles Hérail

Hugo, un film américain de Martin Scorsese, sortie le 14 décembre 2011

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Gilles Herail

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