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FESTIVAL DE CANNES 2017 “Women in Motion” Talk avec Robin Wright (VF)

FESTIVAL DE CANNES 2017 “Women in Motion” Talk avec Robin Wright (VF)

19 May 2017 | PAR Amelie Eleouet

Robin Wright a inauguré hier la troisième édition des talks “Women in Motion”, rendez-vous prestigieux à l’initiative de Kering et animés par un journaliste de Variety, dont la volonté est de mettre en lumière la contribution des femmes à l’industrie cinématographique.

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Venue présenter son court-métrage « The Dark of Night » à Cannes Classics, Robin Wright a parlé de sa propre expérience de femme actrice et réalisatrice, de ses déconvenues dans le métier et de la façon dont les choses pourraient enfin changer.

Si elle est aujourd’hui très remarquée pour son rôle dans « House of Cards » dont elle réalise également certains épisodes, Robin Wright a tourné avec les plus grands réalisateurs et sa carrière cinématographique est tout aussi impressionnante.

Elle débute ainsi notamment dans l’inoubliable « Forrest Gump » de Robert Zemeckis et face à Jack Nicholson dans « The Crossing Guard » et « The Pledge », tous deux réalisés par son ex-mari Sean Penn.

Puis elle tourne avec d’autres grands noms comme Antony Minghella, Robert Redford, Anne Fontaine (« Perfect Mothers ») et Anton Corbijn (« Un homme très recherché »).

Elle sera prochainement à l’affiche du remake de « Blade Runner » du talentueux Denis Villeneuve (« Arrival », Prisoners ») et de « Wonder Woman ».

A la question de savoir comment elle est devenue cette femme forte et sûre d’elle, elle répond : « Cela a pris du temps. J’ai grandi très vite étant enfant, puis j’ai regardé mes enfants grandir et cela m’a beaucoup appris sur moi-même. Jouer dans “House of Cards” a également été un déclic, nous sommes tous traités d’égal à égal sur le plateau ».

Au sujet de Claire Underwood, son personnage dans la série : Elle est calme et stoïque, le mélange idéal entre un homme et une femme. Elle est aussi féroce et démoniaque que Frank (Underwood, son mari joué par Kevin Spacey) mais elle garde tout, n’exprime rien.

Comment changer les choses et faire évoluer la place des femmes dans l’industrie du cinéma ? C’est juste une question de temps pour arriver à bout de cette école de pensée. Aujourd’hui, le terme « féminisme » est devenu un peu péjoratif. Nous devons encourager les femmes et promouvoir leur travail, célébrer leur accomplissement. Par le biais des réseaux sociaux notamment.

Quid du tapis rouge à Cannes et de l’image qu’il renvoie de la femme ? Le syndrôme du tapis rouge sera toujours lié à la mode, à l’apparence. Je ne sais pas comment marier féminité et féminisme.

Lorsqu’ on lui demande quelle est l’attitude la plus sexiste à laquelle elle a dû faire face, elle évoque un directeur de casting. J’avais 17 ans, il m’a demandé de soulever mon tee-shirt et je me suis exécutée. Puis il m’a signifié que je n’étais pas prise car il estimait que mon corps était moins beau que celui d’une autre jeune femme qui avait auditionné elle aussi.

Au sujet de son court-métrage présenté à Cannes Classics, « The Dark of Night » : Nous avions 12 heures pour le tourner et il a été financé à hauteur de 50 000 dollars grâce à une campagne de crowdfunding (financement participatif). L’action se passe dans les années 30, c’est une histoire autour de l’inégalité des sexes. « Strangers on A Train » (« L’inconnu du Nord Express » de Hitchcock) a été une des sources d’inspiration notables.
Quant à ce qui l’inspire au quotidien et nourrit son propre travail : La condition humaine, la façon dont les gens interagissent. C’est ce qui me pousse à me lever le matin. J’aime toucher le cœur des gens.
Pour finir, lorsqu’on lui demande son avis sur Netflix (objet d’une polémique autour du festival de Cannes qui a sélectionné deux de ses films qui n’avaient pas de distributeur et pas de sortie prévue en salles, au grand dam des exploitants de cinéma) : Je ne peux pas commenter cette situation car je ne la connais pas suffisamment. Ce que je vois c’est que Netflix nous offre la possibilité d’avoir accès à énormément de contenu, bien plus qu’auparavant. Mais ce qui est certain, c’est que la salle de cinéma sera toujours le premier choix.

FESTIVAL DE CANNES 2017 “Women in Motion” : Talk with Robin Wright
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Amelie Eleouet

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