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DVD : La visite de la fanfare, d’E. Kolirin

21 November 2008 | PAR marie

visite de la fanfare

Une fanfare égyptienne débarque dans une petite ville isréalienne, logée en plein désert. Perdue, la troupe d’hommes en uniforme se fait accueillir par les rares habitants. Le premier film d’Eran Kolirin, La visite de la fanfare (2007) vient de sortir en DVD.

Une fanfare de la police égyptienne est attendue en Israël pour y jouer lors de la cérémonie d’ouverture d’un centre culturel arabe. A l’aéroport, personne ne vient accueillir la ribambelle d’hommes en bleu, qui, après s’être débrouillée par elle-même, se retrouve perdue dans un petit bled endormi du désert israélien. La patronne du café-restaurant (Ronit Elkabetz), propose à ses pairs d’accueillir les musiciens égyptiens. La belle Dina s’ennuie et ses hommes sont sexy, leur chef d’orchestre, Tewfiq (Sasson Gabai), dont les cheveux sont pourtant déjà bien blancs, voire inexistants, est même attirant…

la visite de la fanfare

Pour imaginer ce film, Eran Kolirin, est parti d’un fait divers véridique : l’oubli de la fanfare égyptienne à l’aéroport israélien du temps des relations naissantes entre les deux pays (les accords de Camp David ont été signés en 1978). Gênes, regards croisés, timidité, silences à tables et confidences murmurées, son premier long métrage met donc en scène une rencontre entre deux cultures, deux langues et deux populations qui se ressemblent, s’apprivoisent et se séduisent. Les uns et les autres échangent sur leurs fantasmes et se disent, sans tragédie, la médiocrité de leurs vies. « C’est un parc, ça n’a pas l’air d’être un parc mais c’en est un » explique Dina à Tewfiq devant une petite place bétonnée. En échange, le chef d’orchestre lui confiera, en homme réservé et donc par gestes, son amour de la musique, l’évasion qu’elle lui procure.

L’humanité, la tendresse dégagées par le film pourraient s’expliquer, -outre par le thème choisi et le jeu des acteurs-, par les conditions de tournage. Dans l’entretien en bonus du DVD, Eran Kolirin fait état, sans s’en offusquer, de quelques « phrases » en trop qu’il n’a pu retirer, des quelques accords dissonants des musiciens qui, hormis le bassiste et le violoncelliste, n’étaient pas des professionnels, ou de l’imperfection du dialecte égyptien dans la bouche des comédiens palestiniens et irakiens. Mais puisque l’histoire du tournage est déjà celle du film, le spectateur n’y voit que du feu, seul perce le sentiment de l’incomplétude humaine.

La visite de la fanfare, d’Eran Kolirin – avec Roni Elkabetz, Sasson Gabai (meilleur acteur européen aux derniers european awards pour son rôle dans ce film), Saleh Bakri… – France-Israël – 1h26, DVD en Anglais sous titré. Distribution : AVENTI.

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