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[Critique] Tarzan 2016, la légende s’essouffle

[Critique] Tarzan 2016, la légende s’essouffle

07 July 2016 | PAR Juliette Monnier

Le nouveau Tarzan de David Yates sorti dans les salles depuis mercredi signe l’arrêt de mort d’une légende. Tarzan est souvent présenté dans la mémoire collective comme un héros, une légende, or le survivant de la jungle est aujourd’hui ridiculisé au possible dans ce nouvel opus.

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L’angle d’attaque était pourtant pertinent, disons même original. Ce nouveau film se présente comme une suite des origines de Tarzan. Tarzan n’est plus l’homme singe non civilisé qui doit se battre pour protéger sa bien aimée Jane des rhinocéros, mais un aristocrate londonien des plus respectés. Désormais appelé John Clayton ( Alexander Skarsgard ), il se plaît à renouer avec l’aristocratie dont il est issu. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane (Margot Robbie) jusqu’au jour où il est convié au Congo en tant qu’émissaire du Commerce pour démanteler un réseau en lien avec l’esclavage et la traite des noirs. Le redoutable belge Leon Rom chargé de l’expédition (Christoph Waltz) est bien décidé à l’utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…En plus de ce premier conflit, Tarzan se trouve confronté à un de ses plus grands ennemis, un chef de tribu “terrifiant” qui souhaite l’anéantir. On reconnaît une volonté louable d’attaquer ce grand monument sous un autre angle qui se veut plus moderne, mais il est vrai qu’à l’heure des supers-héros Marvel, Tarzan arrive comme un cheveux sur la soupe. Nous avons juste l’impression qu’ils ont voulu le ressortir des mémoires pour le traiter dans l’ère du temps, comme un super héros et pour que l’audimat soit au rendez-vous (il y a argent sous roche). Face au charisme de l’ancien champion olympique de natation Johnny Weissmulle des Tarzans des années 1930, Alexander Skarsgard ne fait pas le poids est nous donne un personnage sans profondeur, qui semble avoir été choisi pour ses qualités plastiques (muscles saillants, corps d’athlète et blondinet aux yeux bleus) plutôt que pour son jeu d’acteur. Affirmation qui ne semble pas être démentie par le réalisateur lui même dans un interview donné au Figaro : Je voulais qu’il soit beau, et attirant autant pour les filles que pour les garçons, dans sa façon de bouger, de traverser la jungle. Donc je me suis distancé de la silhouette carrée avec le gros coup, et j’ai cherché quelqu’un de simplement beau.” Margot Robbie défend son rôle de manière plus louable, elle a su adopter le caractère très dynamique de cette femme indépendante qui ne se laisse pas abattre. Le duo pourtant ne fonctionne que partiellement, on a presque l’impression que certaines scènes romantiques pourraient être utilisées pour la promotion d’un parfum de luxe tant ils tombent dans le cliché, particulièrement le falsh-back de leur première rencontre. Cliché et attendu comme la plupart des thématiques exploitées, avec la lutte pour la protection de l’environnement ou encore la protection des animaux, une sensibilisation nécessaire mais que d’autres cinéastes réussissent à faire passer plus subtilement…

Concernant le scénario, la bande annonce suffit à rendre compte de l’univers sombre de ce nouveau Tarzan. David Yates, nous avait pourtant prouvé avec brio qu’il était capable d’exceller dans le dark avec les derniers Harry Potter, mais ici, trop c’est trop : les premières images nous présentent un Londres morbide, le passé douloureux de Tarzan enfant dans une jungle humide et menaçante (évoqué en flash-back), un Christopher Waltz en éternel méchant qui ne se renouvelle pas depuis quelques années… Ajoutés à une accumulation d’incohérences scénaristiques, et d’humour mal placé dans des séquences qui n’en nécessitent pas, ce Tarzan ressemble bien plus à une mauvaise parodie. Et pourtant, le projet aurait pu aboutir à un potentiel chef d’oeuvre en considérant le budget monstrueux dont il a pu bénéficier or les effets spéciaux à outrance retire à Tarzan toute son humanité. La forêt a beau être belle, elle est dénuée de charme et de magie. La faute à des images de synthèse grossières qui détruisent même les animaux qui frôlent parfois la série B hormis les gorilles convaincants. Les séquences d’action manquent d’épique et de lianes ! Un film fade, sans aucun suspense et émotion malgré les tentatives évidentes qui appellent les larmes des spectateurs. Le réalisateur confie au Figaro qu’un deuxième Tarzan serait en préparationNous avons un plan d’ensemble pour le deuxième film, mais nous n’allons pas le développer avant de savoir quel accueil le public va réserver au premier film. Mais nous sommes prêts! Ce sont des grands projets et ces films coûtent très cher donc nous verrons si le premier film a du succès avant de continuer de travailler sur le deuxième. Les avis sont divisés sur AlloCiné, si certains adorent et voient en ce film une détente et un bon film d’action d’autres sortent avant la fin… A vous de juger, mais en attendant n’hésitez pas à voir les originaux qui n’ont pas perdu de leur charme !

visuel : affiche du film

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One thought on “[Critique] Tarzan 2016, la légende s’essouffle”

Commentaire(s)

  • jackkaro

    les livres se suivent et racontent l’histoire de tarzan, les films ont souvent traité que de la première partie, enfin une suite !!!

    July 11, 2016 at 10 h 13 min

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