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Critique de Looper: Bruce Willis et Gordon Levitt dans un honnête thriller futuriste, loin du chef d’oeuvre annoncé

Critique de Looper: Bruce Willis et Gordon Levitt dans un honnête thriller futuriste, loin du chef d’oeuvre annoncé

04 November 2012 | PAR Gilles Herail

[rating=3]

Présenté comme LA claque de science-fiction de l’année ou même le nouveau Matrix (rien que ça),  Looper est une sérieuse déception. Loin d’être mauvais, le film est sauvé par une rupture de ton dans sa seconde partie très surprenante, extrêmement réussie. On attendait simplement un peu trop.

Synopsis officiel: Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les “Loopers”) les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Looper est un film bourré de références qui ne sait pas trop sur quel pied danser. Son futurisme cheap et fauché à la Gattaca manque d’originalité, installant un univers sans se démarquer. L’idée de scénario n’est d’abord pas assez exploitée, restant dans les codes traditionnels des paradoxes temporels même si le film veut les dynamiter. Il manque à Looper un souci du détail, une pensée cohérente de l’ensemble qui avait su séduire dans le récent In Time de Niccols. On se retrouve alors devant un produit pas désagréable mais faussement cool. L’atmosphère sombre/underground de la première partie sonne un peu toc. Looper se veut décontracté, s’amuse des mimiques blasées de Bruce Willis et de leurs imitations par Lewitt, réserve quelques répliques bien senties. Mais le cœur n’y est pas vraiment.

Le scénario change soudainement de cap avec une intrigue secondaire d’abord anodine qui devient le cœur d’un récit qui bascule totalement. Une histoire dotée d’une véritable force émotionnelle. Quand une mère, Emily Blunt, (à son meilleur en fermière un peu rustre) et son enfant entrent en jeu. On n’en révèlera pas plus sur les nombreux rebondissements du script,  qui lancent le spectateur sur différentes pistes. Mais on apprécie réellement Looper quand le scénario arrête de jouer au malin, de vouloir faire tendance, et apporte de la profondeur. Quand il n’y a plus que 4 personnages, dans une ferme perdue. Où le premier degré fait son retour, sous tension, et dans une grande émotion. Cette sous-intrigue déconcertera un public venu voir de la série B sous acide.  Mais l’on restera  sur cette dernière bonne impression. Un honnête divertissement.

Gilles Herail

Looper, un film de science-fiction américain de Rian Johnson avec Bruce Willis, Joseph Gordon Levitt et Emily Blunt, durée 1h57, sortie le 30 octobre 2012

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Gilles Herail

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