Cinema
[Compétition] « Valley of love » : un mystère brillant mais un sens absent

[Compétition] « Valley of love » : un mystère brillant mais un sens absent

22 May 2015 | PAR Geoffrey Nabavian

Très bien conduite par le duo Depardieu/Huppert, cette aventure mélancolique sous le soleil californien tient en haleine, mais échoue à déboucher au final sur un sens.

[rating=3]

D’abord, il y a les acteurs. Sans Gérard Depardieu, splendide, défait, et Isabelle Huppert, intense, même dans la rigolade, un tel film ne pourrait pas tenir. Avoir autant de chair. Car Valley of love, même s’il présente un scénario tout en introspection et en confessions successives, développe, sous le soleil de la Californie, un charme en plus. Un rythme qui ménage des surprises. Ou des scènes à la limite du fantastique, qui viennent rompre la balade ensoleillée.

Et puis, se pose la question du mystère. Le film en contient, et pas qu’un peu. Gérard et son ex-femme, qu’on imagine prénommée Isabelle – pourquoi ces prénoms ? et pourquoi sont-ils tous deux acteurs ? – effectuent un parcours dans la Vallée de la Mort, aux Etats-Unis. Car Michael, leur fils, suicidé dans sa maison de Los Angeles, pas mal de temps auparavant, leur a… écrit. Leur promettant de réapparaître, un jour de novembre 2014, dans les canyons arides du désert californien.

Disons-le : la résolution nous a laissés sur notre faim. Difficile de trouver un sens global. Une réflexion sur laquelle déboucherait l’oeuvre. Ou des symboliques dans les quelques événements inattendus du film. La mise en scène de Guillaume Nicloux, trop simple, y est pour quelque chose. Qu’on se souvienne du récent Jauja, de Lisandro Alonso. Qui, sur un thème un peu similaire, proposait une signifiance titanesque… Et une expérience grisante, au final. Valley of love, malgré son charme, et certaines scènes très réussies, reste une balade onirique et mélancolique très plaisante, mais pas bouleversante. Qui nous laisse un peu déçus de ne pas vivre davantage.

Valley of love, un film de Guillaume Nicloux. Avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Dan Warner, Dionne Houle. Durée : 1h33. Sortie le 17 juin.

Retrouvez tous les films de la Compétition dans notre dossier Cannes

Visuels : © Le Pacte

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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