Cinema

Cinéma : Darfour, du sable et des larmes, de Paul Freedman

15 August 2008 | PAR Yaël Hirsch
Après avoir travaillé notamment sur le Rwanda, le réalisateur Paul Freedman signe un documentaire fort sur ce qui est actuellement entrain de se passer au Darfour. Avec à l’écran : Elie Wiesel, le chroniqueur du New York Times ,Nick Kristof, Barack Obama et en voix off et producteur, George Clooney. Sortie le 20 août.
En une heure et demie, Paul Freedman (“Testimony : The Maria Guardado Story”, “Rwanda : Do scars ever fade”) braque sa camera sur le génocide qui a encore lieu jour après jour au Rwanda.
Depuis 2003, 5 millions de personnes ont été déplacées et on estime à 400 000 le nombre de morts dans cette région du Soudan depuis lors. Chaque jour, 300 personnes y meurent soit de mort violente, soit de faim.

Parti tourner des images dans les camps de réfugiés pour civils du Darfour au Tchad, Paul Freedman montre dans son documentaire comment l’opinion publique américaine a pris conscience du génocide entrain de se produire. En plans courts et serrés, il interview des victimes, rescapées de familles massacrées par les milices arabes du gouvernement soudanais au Darfour, les Janjawids, chargées de massacrer les populations non arabes locales.

Il laisse aussi s’exprimer des acteurs, qui tentent d’aider sur place comme une policière Tchadienne, le responsable militaire de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Darfour), des patrons d’ONG, comme John Prendergast (International Crisis Group), des universitaires comme Samatha power (Harvard University), le journaliste du New York Times Nick Kristof et des étudiants américains engagés pour une intervention plus musclée de l’administration américaine afin d’arrêter le génocide.

Filmé apparemment dans l’urgence, pédagogiquement assez faible, et plutôt destiné à éveiller l’attention du public américain, « Du sable et des larmes » n’en est pas moins un documentaire émouvant et qui remplit sa mission : donner envie de faire quelque chose pour que les massacres des non-arabes du Darfour s’arrêtent. Le fait même que le réalisateur ait réuni autour de son projet des déportés juifs ou leurs enfants (Elie Wiesel, le producteur Michael Mandelsohn), des victimes du génocide rwandais, des journalistes de l’envergure de Nick Kristof, l’acteur George Clooney (très impliqué pour la paix au Darfour, voir le site de son association à laquelle appartiennent notamment brad Pitt et Jerry Weintraub, Don Cheadle, et David Pressman : www.notonourwatchproject.org), des politiciens comme Barack Obama, et des étudiants américains est un bain d’énergie pour sortir de l’attentisme.

«

Darfour, du sang et des larmes », de Paul Freedman, 1h33, 2008, métrofilms.

Pour plus d’infos sur le conflit au Darfour, retrouvez notre dossier en3mots.
Et/ou tapez “Darfour” dans les archives du Site.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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