Cinema
[Champs-Elysées Film Festival 2015] – « Dior et moi »  – Raf Simons, l’immense défi. Une plongée passionnante au cœur de la maison Dior

[Champs-Elysées Film Festival 2015] – « Dior et moi » – Raf Simons, l’immense défi. Une plongée passionnante au cœur de la maison Dior

12 June 2015 | PAR Amelie Eleouet

Nous étions hier soir à l’avant-première de ce documentaire captivant, dont la sortie  salles est prévue le 8 juillet prochain.

Avril 2012. Au lendemain du départ de John Galliano suite au scandale médiatique que l’on connaît, le styliste belge Raf Simons est nommé pour lui succéder à la tête de la maison Dior. Il doit alors relever un défi de taille : il dispose de seulement deux mois pour lancer sa première collection de haute-couture. Le compte à rebours est en marche.

Pourquoi ce documentaire est-il une réussite ? Tout d’abord parce-qu’il s’attache à mettre en lumière aussi bien les personnages de premier plan (Raf Simons ou Pieter Mulier, son bras droit) que ceux qui évoluent dans l’ombre (Florence, première d’atelier, et tous celles et ceux qui travaillent jour et nuit pour donner vie aux différents modèles).

Mais aussi parce-qu’autour du thême central de la création, c’est l’humain qui prédomine.  De l’arrivée de Raf Simons chez Dior et sa première rencontre avec toute l’équipe, au jour J du défilé, on suit pas à pas la naissance d’une collection, mais surtout d’une relation forte et pas toujours évidente entre le styliste et les véritables artisans qui forment l’atelier.
Imposer sa vision n’est pas chose facile, que ce soit auprès de Sidney Toledano et Bernard Arnault, ou des premières d’atelier. Et les fortes têtes ne sont pas forcément là où on les attend !

Mais tous sont attachants. Simons de par sa sensibilité exacerbée, sa surprenante timidité et ses fulgurances artistiques. Et l’équipe de l’atelier par sa simplicité, son calme et sa modestie alors que l’on sait que rien ne serait possible sans celles et ceux qui accomplissent un véritable travail d’orfèvre. Car ce sont eux les « faiseurs », au service d’une vision brillantissime.

Frédéric Tcheng, son réalisateur, l’affirme : il n’avait aucunement l’intention d’interviewer Marion Cotillard ou d’autres égéries de la marque, mais bien de faire un film chorale.
On pourra s’étonner que le projet ait été en partie financé par la maison Dior, ce alors qu’elle abordait un virage difficile. Le réalisateur dit en tous cas avoir conservé toute liberté quant au montage.

On pense à Loïc Prigent et sa série documentaire « Le jour d’avant », diffusée il y’a quelque temps sur Arte. Mais là où celui-ci se concentrait sur les 36 heures précédant les défilés des grandes maisons de haute couture, Frédéric Tcheng apporte une vraie profondeur à son propos en filmant pendant 2 mois.

Enfin, le choix d’une voix off retraçant les pensées et états d’âme de Christian Dior amène des parenthèses et des respirations nécessaires à la narration mais aussi une résonance qui fait écho au parcours de Raf Simons.

Un documentaire de haut-vol, donc. Courez-y !

© CIM Productions

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Amelie Eleouet

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