Cinema
<em>Casa Nostra</em>, un film pénétrant sur le lien familial

Casa Nostra, un film pénétrant sur le lien familial

04 April 2013 | PAR Marie Boëda

casa-nostraUn portrait touchant autour de la famille qui se retrouve pour leur père mourant. Le réalisateur Nathan Nicholovitch a voulu traiter des liens propre à la fratrie, d’une manière différente. Il s’interroge sur ce qu’est une lignée. Le format du film et la beauté des images nous plongent dans un album de famille qui nous implique et nous concerne immédiatement. 

“Casa Nostra” se déroule dans l’est de la France. Deux sœurs et un frère se retrouvent pour rejoindre leur mère car leur père est mourant. La sœur aînée vient d’Italie et a des rapports difficiles avec son mari. Le frère vit un amour impossible et la deuxième sœur, impliquée dans son travail, a des histoires sans lendemain. Chacun mène une vie agitée et s’en écarte pendant quelques jours pour revenir à l’essentiel : la famille. Ils se retrouvent et c’est comme une bouffée d’air dans laquelle cris de colère et élans d’affection s’entremêlent.

Le caractère fragile devant la caméra des personnages principaux leur confère une richesse psychologique certaine. Des scènes du père, seul, récitant un monologue, présente le personnage qu’on ne voit pas autrement et qui est pourtant l’élément déclencheur de ces retrouvailles. La mère, quant à elle, au caractère singulier questionne, dérange parfois. L’image des parents, élément essentiel pour se construire est ambiguë dans le film, entre amour et haine. Pour son premier long métrage, Nathan Nicholovitch décortique les liens entre une fratrie avec les comédiens du collectif qu’il a fondé, Les Films Aux Dos Tournés. On distingue la frontière souvent labile qui sépare l’amour platonique de l’amour charnel entre frères et sœurs ainsi que le désir de l’existence d’un lien familial parfois difficile à construire.

Ici, tout vient nous impliquer, du sujet à l’image : le cadre carré du film et le noir et blanc évoquent un ancien album de famille. Les plans sont particulièrement serrés, la caméra s’approche toujours un peu plus du visage des acteurs. Cette manière de filmer donne plus d’importance aux personnages ; les paysages, souvent bucoliques et apaisants, perdent de leur valeur au profit de la fratrie et de ses rencontres. On est proche d’eux. Les expressions, à travers le noir et blanc, sont changées et paraissent parfois plus authentiques, plus épurées. Nathan Nicholovitch met ses personnages à nu. Ils vivent des émotions amoureuses, familiales, de travail. A nu aussi dans le vrai sens du terme, le demi nu des personnages est retranscrit de manière naturelle et belle. La peau est magnifiée grâce au noir et blanc. Une esthétique intéressante, rythmée par le jeu des comédiens, à qui le réalisateur laisse de nombreuses libertés dans les rôles.

Visuel (c) : affiche du film.

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Marie Boëda

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