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[Cannes, Séance de minuit] “Train to Busan”, film d’horreur assez réussi, aux zombies inspirants

[Cannes, Séance de minuit] “Train to Busan”, film d’horreur assez réussi, aux zombies inspirants

19 May 2016 | PAR Geoffrey Nabavian

Au menu de cette pincée d’horreur cannoise, un train, occupé par des voyageurs poursuivis par des contaminés enragés. Belle photo, réalisation fluide, monstres convaincants : on marche, malgré quelques réserves.

[rating=3]

Train to BusanSeok-woo, cadre pas méchant, mais trop accaparé, prend le train avec sa fille  très jeune, Su-an la boudeuse, qui veut voir sa mère, installée à Busan. Juste avant le départ, une menace semble envahir leur ville. Une jeune fille blessée et paniquée monte à bord de la rame. Sa présence va, on s’en doute tout de suite, déclencher un engrenage infernal au sein de ce train lancé à toute vitesse.

Dans l’enceinte de cet engin, le réalisateur Yeon Sang-ho va lâcher des humains contaminés, aux trousses des autres passagers. Seok-woo et Su-an vont s’allier à d’autres protagonistes : un chômeur pas commode et sa femme enceinte, un homme d’affaires, quelques membres du personnel de bord, un clochard énigmatique… Dans Train to Busan, on pourra trouver pas totalement réussies les scènes de dialogues, dans lesquelles l’action fait une pause. Appuyées, émaillées par des clichés, elles nous font découvrir des personnages peu originaux. Leur côté “film d’horreur” très marqué fatigue un peu. On aurait préféré ne suivre que le duo père/fille.

Pour le reste, par contre, cette tentative horrifique sud-coréenne convainc, grâce surtout à sa mise en scène prenante, et jubilatoire, à sa photo léchée, à ses moments de tension bien placés, et par-dessus tout, à ses monstres. Loin des Gollums de rechange produits par certains studios américains, ces humains qui deviennent enragés font rêver, car ils présentent une vraie violence, un vrai danger. Normaux, puis tout à coup meurtriers, ils permettent au film de rester… humain, justement. Un peu réaliste. Et ils ouvrent des portes stimulantes, dans nos têtes… La valeur ajoutée est bien là, dans ce film d’horreur. Pas mal.

*

Visuel : © Droits réservés

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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