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Cannes, jour 9 : les frères Safdie survoltés, Jean Douchet à l’honneur et Ozon double

Cannes, jour 9 : les frères Safdie survoltés, Jean Douchet à l’honneur et Ozon double

26 May 2017 | PAR Yaël Hirsch

Avant-dernier jour de compétition sur la Croisette. Les yeux se cernent, la fête du 70e anniversaire continue. Et les pronostics ont commencé côté Palais, tandis que la Semaine de la Critique a annoncé son Palmarès. 

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La matinée a commencé avec le film survolté des frères Safdie, Good Time, où Robert Pattinson entraîne son frère dans une série de crimes et vols qui les conduisent à la catastrophe.. La nuit est lumineuse et la course-poursuite dans New York électrique pour ce film où souffle un vent de fraîcheur formelle, malgré un thème un peu fin. Les réalisateurs jouent eux-mêmes dans leur oeuvre et on se laisse porter par (ou on prend en plein ventre) l’énergie de ce film un peu étonnant, en compétition. Pour lire notre critique de Good Time, cliquez ici.

A 11 heures, Un Certain regard nous enjoignait à traverser l’Argentine, avec La Fiancée du désert de Cecilia Atán et Valeria Pivato, un film poétique et sensuel au rythme bien mené et aux paysages sublime. Pour lire notre critique de La Fiancée du désert, cliquez ici.

Au même horaire, c’était Raymond Depardon qui nous cueillait aussi, Hors Compétition, avec son nouveau documentaire, 12 jours, consacré aux hôpitaux psychiatriques et aux internements prolongés. Le titre renvoyant à la durée à l’issue de laquelle la loi oblige à demander à un patient s’il désire rester interné, pour une période encore… Avec, face à la caméra, des juges des libertés, des psys, des avocats, et des patients très, très marquants…

Petit détour aussi du côté de la sélection de l’ACID, avec Le Ciel étoilé au dessus de ma tête, étrange et curieux film d’Ilan Klipper qui nous embarquait pour un huis clos au sein de l’appartement d’un écrivain solitaire et névrosé. Joué par l’incroyable Laurent Poitrenaux, déjà remarqué dans Victoria… À la fois pétillant et angoissant.

A 14h30 et à -2 films de toute la compétition, Geoffrey Nabavian et Yaël Hirsch faisaient leurs pronostics pour la Palme depuis une terrasse du Palais, la nouvelle Terrasse des Journalistes, calme et très idéalement située, et devant les caméras de l’Eicar. La vidéo est ci-dessous, et pour tout lire sur nos paris pour les prix de la compétition, et ceux de la section Un certain regard, cliquez ici.

A 17h00, Thierry Frémaux et le Festival rendaient hommage au critique, cinéaste et surtout formidable maître de cinéma Jean Douchet, en sa présence, avec la diffusion d’un documentaire tourné par trois de ses plus jeunes disciples. Un moment émouvant entre histoire de cinéma, leçon de vie et transmission.

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Le dernier film de la Quinzaine des réalisateurs, I am Not a Witch, proposait une plongée étonnante dans un village d’Afrique pour suivre le calvaire d’une jeune fille accusée d’être une sorcière et qui se retrouve enfermée dans un camp. Il faut s’accrocher devant le rythme assez lent, mais la performance de la jeune fille de 8 ans est captivante. Un film hypnotique qui a séduit le public par son originalité.

Ce jeudi 25 mai, tandis que la Semaine de la Critique révélait son palmarès (pour lire notre article, cliquez ici), la presse pouvait voir en avant-première un autre film de la compétition, L’Amant double, de François Ozon. Qui partagea fortement la rédaction: certains ont trouvé ce film très kitsch, misogyne, sans sensualité, et bavard sur la psychanalyse et la gémellité. D’autres ont apprécié cette histoire de femme prise en étau entre deux frères jumeaux, ou qui semblent l’être…

Le dernier film de la journée du côté de la Quinzaine des réalisateurs a laissé de marbre, en revanche. Bushwick, production Netflix, n’a pas les qualités pour prétendre à être un grand film à ranger dans la catégorie « ambiance fin du monde / dystopie », la faute à un scénario bien trop léger. Même si elle enchaîne les plans-séquences abusifs, l’interminable course contre la montre de deux américains fuyant des mercenaires tuant à vue dans les rues de New York se regarde sans trop d’ennui. En somme, un film calibré pour un dimanche soir sur Netflix sans se prendre la tête. Rien de plus.

La soirée s’est terminée sur la plage de la Semaine de la Critique, à parler des films vus ces huit derniers jours face à la mer, avec un cocktail léger et citronné au Cointreau en guise d’accompagnement. Pour l’occasion, la Plage Nespresso avait mis au jour, comme l’an dernier, pour la même soirée de clôture, ses plus belles ressources. A commencer par un stand de hamburgers cuisinés devant nous… Suivis bientôt par des crêpes, en un autre endroit. Et par de petits fruits de mer panés, éparsement… Et puis, un point consacré à la bière, un autre pour les softs, un bar pour les vins, et une tablée consacrée, donc, aux cocktails à base de Cointreau, avec, au sein de leurs très jolis petits verres, des fraises, qu’on ne pouvait s’empêcher d’avaler en fin de dégustation. Et puis du sable, pour nos pieds, qui n’allaient pas le retrouver avant un ou deux mois, un dancefloor toujours plein, véritable constante des soirées de la Plage Nespresso, et une partie de l’équipe du film clôturant la section, Brigsby Bear, présente. Avec notamment, l’acteur Greg Kinnear

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 Visuels : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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