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Cannes, jour 9 : Déçus par “Dheepan” et Nicloux, touchés par Cissé

Cannes, jour 9 : Déçus par “Dheepan” et Nicloux, touchés par Cissé

22 May 2015 | PAR La Rédaction

En ce dernier jour où toutes les sections fonctionnent encore à plein, la compétition s’est montrée un peu décevante, ce jeudi 21 mai, à Cannes. Live-report d’une autre journée pleine d’images… 

C’est une assemblée assez fatiguée par la séance de nuit de Love (où Gaspar Noé a retenu les festivaliers jusqu’à 3 heures du matin, avec son film interdit aux moins de 16 ans dont vous pouvez lire la critique ici) qui est entrée en salle Lumière, très impatiente de découvrir le dernier Jacques Audiard. Abonné de la compétition, le réalisateur français plait ou irrite mais en tout les cas, il est maître pour susciter l’émotion. Et aussi pour révéler ou sublimer des acteurs. Mais Dheepan, sa fable sur la guerre civile au Sri-Lanka qui continuerait dans une cité française était trop brouillonne et confuse pour nous toucher. Une première séance ratée ([rating=2]) dont vous pouvez lire notre chronique ici.

Et pour avoir nos réactions à chaud :

Du côté de la Quinzaine des Réalisateurs, c’est le film suédois Le Lendemain qui était projeté en ouverture de la journée. Très froid, sans musique et avec des sursauts de violence, le film rappelle souvent La Chasse de Vinterberg, mais en reste bien en dessous, sans déplaire pour autant ([rating=3]). Notre critique ici.

Vers la fin d’après-midi, l’un des chefs de file de la nouvelle vague roumaine, Corneliu Porumboiu (12h08 à l’Est de Bucarest), a présenté son nouveau film à Un certain regard. Le Trésor  ([rating=4]) s’est révélé caractéristique de son style : plans carrés, personnages pas très souriants, difficultés administratives à profusion… Cette histoire d’un comptable qui, sur un coup de tête, accompagne son voisin dans sa maison d’enfance, afin d’y déterrer un hypothétique trésor, peut déconcerter à la première vision. Son aspect de conte débouche sur un constat curieux, et ses abondants dialogues doivent être écoutés attentivement… Toute La Culture devrait avoir l’occasion de parler de cinéma, en vidéo, avec Corneliu Porumboiu bientôt. A suivre. Cliquez, en tout cas, pour lire notre critique.

A 19h15, la salle du Soixantième était pleine pour venir voir, en Séance spéciale, la fresque de Souleymane Cissé, Oka. Présenté par Cissé et deux membres de sa famille, le film évoque 70 ans de vie d’artiste à Bamako. Un moment d’émotion oscillant entre témoignage, documentaire et narration de griot à laquelle on aurait ajouté les images. ([rating=4])

Le soir venu, on s’est enfin retrouvés face à un film très attendu : Valley of love, de Guillaume Nicloux, tourné dans les paysages américains, avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Cette balade pleine de mystère a un charme particulier, et un rythme efficace. Mais elle nous a laissés sur notre fin, tant son sens est abscons, et les sentiments qu’elle contient, pas rendus assez percutants… ([rating=3]) Cliquez pour lire notre critique.

Vers 20h, la queue était déjà bien longue pour l’unique projection de Yakuza Apocalypse de Takashi Miike. Bel ovni de la Quinzaine, le film oppose des Yakuzas vampires à d’autres personnages assez spéciaux, comme une peluche de grenouille géante … Complètement barré, le film est un pur divertissement qui aura fait rire de nombreuses fois la salle. On n’en oubliera pas cependant son scénario à trous qui empêche l’ensemble de figurer en haut de panier [rating=3]. Notre critique est à lire en cliquant.

A 22h, c’est bien souvent en smoking que les festivaliers sont venus voir à Un certain regard, l’enquête de Roberto Minervini sur l’Amérique des marges avec The other side. Le réalisateur est venu présenter le film avec ses producteurs, introduit par un Thierry Frémeaux animé mais épuisé. Immergé et sublimant néanmoins les images, le réalisateur de Le Coeur battant (voir notre critique ici) investit des univers très circonscrits – un jeune couple de junkies, des rednecks armés jusqu’aux dents et s’entraînant pour défendre leurs familles par rapport à une catastrophe qu’Obama serait en train de laisser arriver… – et y installe sa caméra avec sensualité et naturel. Visuellement, c’est magistral et les propos recueillis valent leur pesant de peanut butter

La journée s’est terminée sur la plage Nespresso pour la soirée de clôture de La Semaine de la Critique. Après quelques gouttes de pluie en début de soirée, les festivaliers ont pu apprécier une nouvelle pause “détente” sur le sable et les planches de la Croisette.

Retrouvez tous nos articles sur le 68ème festival de Cannes dans notre dossier Cannes 2015

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