Cinema
Cannes, Jour 3 :  les porcs fous de Bong Joon-ho, les chiens de la Semaine et Kavinsky à la Villa Schweppes

Cannes, Jour 3 : les porcs fous de Bong Joon-ho, les chiens de la Semaine et Kavinsky à la Villa Schweppes

20 May 2017 | PAR La Rédaction

La pluie annoncée n’est pas tombée en cette troisième journée de Compétition très active. Présents sur toutes les sections du Festival, ce vendredi 19 mai, les équipes de Toute La Culture ont vu pas mal de chiens, des cochons géants et bien d’autres créatures…

Matinée tendue, au grand amphithéâtre Lumière. Okja était la production attendue du jour. Suite à un gros bug technique, salué par des rires et des sifflets, et à des réactions contrastées de l’auditoire devant l’apparition du logo Netflix, on a pu enfin voir le film. Et ne pas trop l’apprécier… Pour lire notre critique d’Okja, cliquez ici.

Du côté de la Semaine de la Critique, la matinée faisait honneur aux dames avec d’abord la projection de Los Perros, une fable un peu SM sur une jolie quadragénaire qui tombe amoureuse de son professeur d’équitation. Or ce dernier s’avère être un criminel du régime Pinochet. Une quête de sens et de sensualité signée Marcela Said, qui nous a un peu laissé sur notre faim de mystère et d’originalité, malgré les deux gros chiens qui trônent dans ce film en milieu bourgeois. Pour lire notre critique de Los Perros, cliquez ici.

Du côté de la Quinzaine des réalisateurs, la journée a débuté avec le nouveau film de Philippe Garrel, L’Amant d’un jour. Le français y interrogeait le couple dans une fraîcheur et une sincérité intactes. Pour lire notre critique de L’Amant d’un jour, cliquez ici. Puis la surprise du jour est venue de l’Italie avec A Cambria, une surprenante plongée au sein d’une famille de roms flirtant avec le documentaire. Le film de Jonas Carpignano réussit à émouvoir sans tomber dans le pathos et dans les clichés. Le long travail de préparation du réalisateur italien se ressent pleinement et les acteurs amateurs jouent leur vie à l’écran pour encore plus de justesse. Pour lire notre critique de A Cambria, cliquez ici.

A 11h30, c’est Ava Cahen, membre du Comité de sélection de la Semaine qui a présenté la première mondiale d’un film très attendu : Ava, de Léa Mysius, scénariste de Desplechin. Sur scène, tout le cast’ était là, y compris le producteur, Jean-Louis Livi qui s’est dit aussi ému de présenter ce premier film à Cannes que le dernier film de Resnais à Berlin (Nous y étions et le live-report est ici). Film libre aux photos et au montage maîtrisés, Ava est l’histoire d’une jeune fille de 13 ans qui suit la destinée de son prénom (le désir en hébreu) malgré la malédiction d’une maladie en train de la rendre aveugle. La jeune Noée Abita est une révélation aux côtés d’une toujours touchante Laure Calamy. Pour lire notre critique d’Ava, cliquez ici.

ava-lea-mysius-jea-louis-livi

Entre les deux, nous sommes allés interviewer un grand producteur et distributeur américain de cinéma en la personne de Charles S Cohen, qui a fondé le Cohen Media Group et la Cohen Film Collection. Entre côte Est et côte Ouest, avec déjà deux et bientôt trois cinémas dont l’ancien Quad theater alias le Greenwich Village theater à NYC, une collection de 700 grands films pour lesquels il a signé un accord de prêt avec la Cinémathèque Française et pas moins de trois films présentés à Cannes 2017 (Rodin, L’Amant double, Visages Villages), Charles S Cohen nous a accordé une vingtaine de minutes d’interview à la Plage du Majestic pour nous parler de son amour pour le Cinéma en général, le Cinéma français en particulier et de ses nombreux projets dans le 7e art.

Nous avons profité que la plage du Majestic se soit mise à la page des sèche-cheveux les plus technologiques avec le Dyson Supersonic (TM), qui a l’intelligence pas du tout artificielle de calmer sa chaleur automatiquement et d’avoir son moteur non pas derrière mais dans la poignée, pour se faire faire un brushing de star. Une vraie sensation cannoise avec une pro absolument adorable.

A 13h30 (ou à peine plus tard), c’était l’heure de se retrouver en direct-live pour l’émission CinéNapalm avec les équipes de Cinématraque. Une quotidienne à suivre à la même heure tous les jours à Cannes en direct de notre page facebook.

Dans l’après-midi, nous avons retrouvé les équipes de l’Eicar (l’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation) à l’hôtel Canberra pour une interview portant sur un premier film présenté à l’ACid: le très abouti et très émouvant Scaffolding (ou Echafaudages) de Matan Yaïr. Une rencontre puissante avec un professeur de lettres et cinéaste qui nous a parlé de pédagogie et d’implication de soi. Notre critique bientôt en ligne, ici. ET la vidéo ne devrait pas tarder à apparaître ci-dessous…

La fin d’après-midi a été le parfait horaire pour s’offrir un grand, grand bol de tristesse. Grâce à Un homme intègre, film iranien très, très abouti, tenu par un acteur incroyable, et présenté dans la section Un certain regard 2017… Pour lire notre critique d’Un homme intègre, cliquez ici.

Et au soir, le Certain regard fut encore notre refuge, à la rencontre d’une Tunisie nocturne pas très évidente, et des nouvelles images tournées par l’excellente Kaouther Ben Hania, qu’on suit depuis le Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient 2014, avec Toute La Culture… Pour lire notre critique de La Belle et la Meute, cliquez ici.

Et côté nuit, justement, ce soir-là, à la Villa Schweppes, c’est tout d’abord une ambiance electro calme et posée qui nous a cueillis, au sein de la grande terrasse, où l’équipe du film La Belle et la Meute, signé donc par la très douée Kaouther Ben Hania et présenté dans la section Un certain regard 2017, est bientôt venue s’installer. Lors de cette soirée La Belle et la Meute, donc, les premières notes pointues du concert de Mai Lan ont tout à coup retenti, aériennes, cotonneuses. Puis soudain très énergiques sur le deuxième morceau. La chanteuse, par ailleurs sœur du réalisateur Kim Chapiron, et ses deux acolytes en rouge, aux claviers et aux percussions, ont su capter un public très échauffé, à coups de changements de registre. Avec sa voix étrange, et son style d’adolescente, à laquelle on ne saurait donner un âge, Mai Lan nous a quelque peu rendus fascinés. Ses délicieuses notes de clavier nous ont tout de suite fait planer puis ses morceaux plus nerveux, plus industriels, nous ont réveillés… On la remercie aussi de nous avoir offert un « Gentiment je t’immole » interprété avec force : le texte de la chanson culte, extraite du film Sheitan (2006), a résonné dans nos bouches, et superbement sur la scène… Experte à traverser plusieurs registres, Mai Lan s’est tenue à deux doigts de nous, mais avec un regard un peu lointain parfois… Puis ce fut au tour de l’artiste electro Kavinsky, à la réputation maintenant établie, d’entrer en piste, avec son blouson rouge, et ses sonorités tonnantes. Nous gratifiant lui aussi de plusieurs tons, entre un peu de hip-hop, ou un Bon Jovi qu’on fut ravi d’entendre, à trois heures : « Livin’ on a payer »… Kavinsky, qui fit patienter le public jusqu’à tard pour lancer son tube « Nightcall » présent dans le générique du film Drive (2011). Un public déchaîné, prenant au vol la personnalité forte du DJ, et toutes les références, au cinéma notamment, incluses dans ses morceaux… Des caractères singuliers pour des sets brillants.

Yaël Hirsch, Geoffrey Nabavian et Hugo Saadi. 

Les Faux British : une vraie bonne comédie.
[Cannes 2017, Compétition] “Okja”, consensuel et déjà-vu, désolé
La Rédaction

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration