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[Cannes 2016, Quinzaine] « Divines », l’une des révélations de la Quinzaine cuvée 2016

[Cannes 2016, Quinzaine] « Divines », l’une des révélations de la Quinzaine cuvée 2016

20 May 2016 | PAR Hugo Saadi

Le premier film de Houda Benyamina frappe un grand coup. Avec “Divines”, elle nous embarque dans le quotidien mouvementé d’une jeune fille de la banlieue parisienne, prête à tout pour s’en sortir financièrement et trouver le respect, quitte à le payer de son sang. Un film brutal qui va jusqu’au bout des choses. Une grande maîtrise de la réalisation à la direction des actrices.

[rating=4]

La scène d’introduction donne rapidement le tempo sur la suite des événements à venir ainsi que sur la réalisation de Houda Benyamina. Mélangeant la prière musulmane à de la musique classique religieuse, elle constitue son générique à partir d’images tournées à l’Iphone et notamment sur Snapchat, l’application qui fait fureur auprès des jeunes qui s’y mettent en scène. Ayant de nombreux problèmes en classe, le salut de Dounia passera par la rue. Pas aidée par une mère dans le besoin, la jeune fille vit dans le camp de roms près de l’A3. Elle cherche par tous les moyens à gagner de l’argent et deviendra la “pute” de Rebecca, la dealeuse réputée du quartier. Dounia enchaîne alors les missions de plus en plus périlleuses, avec sa meilleure amie qu’elle traine dans ses problèmes.

La jeune réalisatrice arrive à ne pas tomber dans les clichés de la banlieue et propose un nouveau souffle. Dans la lignée de Bande de Filles, Divines parvient à faire mieux. Le film va jusqu’au bout des choses, sans s’arrêter en chemin. Si le final est fort, tout le chemin effectué pour y parvenir est du même niveau. Elle le pimente avec une réalisation inventive (on retiendra notamment cette scène des deux amies fantasmant sur une virée à bord de leur Ferrari) et des mélanges de genre : la musique classique succède à une scène en boîte de nuit tandis que les parenthèses sur la danse permettent d’ajouter une dose de romantisme. Divines est bourrée d’énergie grâce à un casting 5 étoiles, les jeunes filles sont brillantes et électrisent le métrage d’un bout à l’autre. L’une des belles découvertes de la Quinzaine des Réalisateurs cuvée 2016.

Visuels © Easy Tiger

Divines, un film de Houda Benyamina avec Oulaya Amamra, Majdouline Idrissi, drame français, 1h45. Prochainement au cinéma.

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