Cinema
Cannes 2014 : pour la clôture, traduisez « Happy birthday western » en italien

Cannes 2014 : pour la clôture, traduisez « Happy birthday western » en italien

14 May 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

LE cinéaste culte de ce début de XXIème siècle, j’ai nommé Quentin Tarantino, célèbre un anniversaire : celui de la naissance du western à l’italienne, il y a cinquante ans. Le 24 mai, lors de la clôture de Cannes, il présentera la version restaurée de Pour une poignée de dollars, réalisé par Sergio Leone en 1964. Dommage : ce premier « western spaghetti » du grand maître n’est pas son meilleur.

Pour une poignee de dollarsOn ne l’arrêtera pas ! Même lorsqu’il n’est pas en compétition, il fait la clôture. Quentin Tarantino présentera cette année le dernier film de la sélection cannoise, hors compétition bien sûr. Un événement : il s’agit d’un film restauré, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone. Sa première incursion dans le genre western, alors qu’il venait des péplums (Le Colosse de Rhodes en particulier, en 1961). L’histoire d’une guerre entre deux familles dans une petite ville mexicaine proche de la frontière américaine, avec, au centre du duel, un personnage devenu emblématique : l’homme sans nom. Vêtu d’un poncho très reconnaissable, lui. Et interprété par Clint Eastwood, quelque peu spécialiste dans le registre du taiseux charismatique.

On déplore que ce premier western spaghetti ne soit pas le meilleur de Sergio Leone. Des langues, à l’époque, lui signifièrent qu’avec « quelques dollars de plus », il aurait pu faire mieux. Il suivra ce conseil à la lettre très vite. D’autre part, on préfère Clint Eastwood entouré de Lee van Cleef et d’Elli Wallach dans Le Bon, la Brute et le Truand, film autrement plus dantesque. Et Gian Maria Volontè dans les films politiques qu’il a tournés par la suite : Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, La Classe ouvrière va au Paradis ou le magnifique Cercle rouge. Surtout, pour Leone, comment oublier Il était une fois dans l’Ouest ? Enfin, samedi 24, le public de la clôture pourra tout de même entendre Quentin Tarantino parler du film. Et, c’est une évidence, il saura expliquer quelle influence il a su exercer sur son cinéma à lui. Comme sur une bonne partie du septième art d’ailleurs. Soufflons donc à son réalisateur ses 85 bougies. Lui qui, le pauvre, n’en a eu que 60… Quelques notes d’Ennio Morricone pour fêter ça ? Ah non ! une bande originale entière !

Visuel: affiche originale de Pour une poignée de dollars, 1964 [Sergio Leone est crédité sous le nom de Bob Robertson, et Gian Maria Volontè sous celui de John Wells]

Visuel Une: Pour une poignée de dollars, 1964 © United Artists

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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