Cinema
Brussels film festival, jour 2 : Pauline Etienne en avant-première, la leçon de Bruno Dumont et un film norvégien sur la violence

Brussels film festival, jour 2 : Pauline Etienne en avant-première, la leçon de Bruno Dumont et un film norvégien sur la violence

21 June 2013 | PAR Yaël Hirsch

 

 

 

 

 

La 11ème édition du Brussels film festival a ouvert avant-hier, avec la projection de « Kapringen », le premier long-métrage du scénariste de la série « Borgen » et du film « La chasse » de Thomas Vinterberg, Tobias Lindholm. Et ce n’est malheureusement qu’après la leçon de Bruno Dumont, venu présenter « Camille Claudel 1915 » que Toute La Culture a pu arriver place Flagey, hier soir. Live report d’une soirée cinéphile, européenne, et animée, au cœur vivant de la capitale belge.

Les anciens studios de télévision et de radio de la place Flagey se sont parés, pour une semaine de cinéma, des couleurs bleues et des formes rondes du Brussels film festival. Au centre de la place Flagey, tandis que de nombreux jeunes gens boivent une bière entre deux gouttes de pluie sur les chaises longues installées par le café « Le Belga » et que l’on danse la salsa près de l’arrêt de tram, Toute La Culture est arrivée juste à temps pour assister à l’avant-première belge (le film est sorti l’an dernier en France) de « Paradis perdu » d’Eve Deboise. La réalisatrice et sa comédienne, la jeune et talentueuse Pauline Etienne (que nous avons découverte à Berlin cette année dans “La Religieuse” de Guillaume Nicloux), sont venues présenter ce joli film sur la relation entre une adolescente (Pauline Etienne, donc) et son père (Olivier Rabourdin, très touchant), en absence d’une mère qui les a abandonnés (Florence Thomassin). Et c’est en travaillant la terre de la petite exploitation agricole du père que l’un et l’autre tentent maladroitement de se protéger l’un l’autre et de se soutenir. Un film qui prend le temps de filmer les sentiments, le quotidien, le poids de l’absence et qui offre des paysages d’une beauté à la fois familière et exceptionnelle. Présentées par Yamina El Atlassi, Eve Deboise et Pauline Etienne sont restées dans la note juste du film : naturelles, modestes et très impliquées par cette grande histoire toute simple.

A la faveur d’une petite pause entre deux films, et d’une éclaircie, Toute La Culture s’est éloigné du festival pour déguster un verre de vin et des tapas dans la charmante cour d’un des restaurants les plus pointus de la commune d’Ixelles, Les Pénates (42, rue de Vergnies 1050 Ixelles). La tatin d’aubergines vaut vraiment le détour et nous avons fini de débriefer notre film de début de soirée autour du morceau de bravoure du lieu : le tiramisu au speculoos…

Vers 22h10, retour dans l’antre du Brussels film festival pour retirer nos places pour la prochaine séance. Mais comme le dit gentiment l’homme qui nous accueille « C’est un festival » et donc les projections peuvent prendre du retard. En l’occurrence une grosse demi-heure, qui nous permet de faire un tour dehors pour voir les spectateurs installés face à l’écran de plein air qui projette gratuitement « Au nom du fils », une comédie qui dénonce la pédophilie au sein de l’Eglise et qui a fait grand bruit en Belgique. Mais sachant que nous ne pourrons voir le film en entier, nous passons notre chemin et faisons quelques pas agréables le long des superbes étangs d’Ixelles.

Nous revenons juste à temps pour voir notre premier film de la compétition : « 90 minutes », (Attention, si vous ne parlez pas norvégien, prononcez « nonante minutes » !), le deuxième long métrage de la très courageuse et talentueuse réalisatrice norvégienne Eva Sorhaug. La beauté froide des plans fixes sur les visages d’hommes aux prises avec des pulsions mortifères et sur le design si policé de leurs appartements, la montée en puissance d’une violence insoutenable et l’originalité de cette triple exposition brute à un thème aussi grave, sont autant d’aspects qui font de « 90 minutes » un film terrible et un grand film.

C’est un peu entamés par les images dures et le thème évoqué par « 90 minutes » que nous terminons cette première journée du Brussels film festival. Ce vendredi 21 juin, la musique est aussi fêtée à Flagey, avec un grand concert prévu. Ce qui ne nous empêchera pas de rendre au cinéma ce qui est au cinéma, avec une masterclass de l’invité d’honneur du Festival : Bertrand Tavernier et l’avant-première du film de Delphine Noels, qui met en scène la dépression « Post Partum » de Mélanie Doutey.

Photos : Stephan Bleiberg.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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