Cinema
Berlinale, jour 6 : Dernier jour pour Toute La Culture

Berlinale, jour 6 : Dernier jour pour Toute La Culture

13 February 2013 | PAR Yaël Hirsch

N’ayant pas pu voler plus d’une grande semaine, parce que le Cinéma n’est pas “Toute” la Culture, ce mercredi 13 février était notre dernier jour à Berlin. Ou plutôt une dernière longue matinée,où nous avons pu, encore une fois, voir la Potsdamer Platz briller sous un soleil magnifique, et voir deux autres films de la compétition: le magnifique “Episode de la vie d’un ferrailleur”, du Bosniaque Danis Tanovic et “Prince Avalanche”, un duo d’hommes dans les bois signé David Gordon Green.

Alors que la manière dont Danis Tanovic traitait le thème du retour dans “Colombus Circle” (voir notre critique), nous attendions beaucoup de “An episode in the life of an iron picker”, malgré son sujet grave: dans un ménage très pauvre, la femme fait fausse couche. Mais l’opération pour lui retirer le bébé est un luxe que son mari et elle-même ne peuvent se permettre. Faisant jouer leur propre histoire aux magnifiques Senada Alimanovic et Nazif Mujic, Danis Tanovic montre avec force et pudeur à la fois la misère terrible dans laquelle le couple vit, mais aussi leur solidarité, leur bataille efficace qui s’étire nécessairement en contretemps administratifs monstrueux et l’aide attendue et donnée de voisins, tout aussi pauvres. Oscillant entre documentaire et fiction, le film a un peu dérouté la presse, et le réalisateur a expliqué avec infiniment de modestie qu’il voulait simplement faire un portrait réaliste de cette  manière courageuse dont le couple a réagi pour sortir d’une situation vraiment horrible. Sachant qu’ils sont également Roms, le film aborde en biais la manière dont ces derniers sont traités en Europe, renouant avec un thématique traité de front et très brutalement l’an dernier, “Just the Wind“. Critique du film, ici.

(c) Scott Gardner

Enfin, la dernière projection a été illuminée par le visage rond et enfantin de Emile Hirsch. Dans un face à face avec Paul Rudd, interprétant son beau-frère, le petit prince de “Into the Wild” jouant un adolescent américain des années 1980, qui choisit comme Job d’été de refaire les routes d’une forêt dévastée par un long et mémorable incendie. Sauf que dans le film de David Gordon Green, c’est Rudd qui aime pêcher les poissons et les faire rôtir, Emile Hirsch, lui, ne pense qu’à jeter sa gourme, le week-end quand il quitte l’état sauvage pour la civilisation aux mœurs légères. Un film léger et sympathique, mais qui souffre des effets négatifs de ces deux adjectifs : avec son rythme attendu et son paysage prétexte à de belles images monotones, le duo viril dans la nature tombe un peu à plat et passe comme un souffle de vent léger. Critique du film, là.

L’avion nous attend, fin de l’aventure berlinoise pour Olivia et Yaël cette année; mais nous vous retrouvons vendredi avec nos pronostics et samedi avec le palmarès de cette 63ème Berlinale. Indice : Malheureusement, notre chouchou dans les films de la compétition a très peu de chance de l’emporter.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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