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[Berlinale, Compétition] « Als wir träumten » : portrait sans finesse d’une jeunesse est-allemande

[Berlinale, Compétition] « Als wir träumten » : portrait sans finesse d’une jeunesse est-allemande

09 February 2015 | PAR Olivia Leboyer

Le réalisateur allemand Andreas Dresen adapte ici un roman à succès de Clemens Meyer sur la jeunesse de l’Est dans les années qui suivent la réunification. Un groupe de cinq amis, presque des frères, va se disloquer et perdre, un à un, ses idéaux. Malheureusement, nous sommes très loin des comédies sociales italiennes à la Nous nous sommes tant aimés…

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Ce Als wir träumten est presque gênant de maladresse. L’esthétique moche de téléfilm, les effets de ralenti ou de surimpression fluos pour annoncer les parties, la musique électro insipide (quelle différence avec le récent Eden de Mia Hansen-Love) sont déjà rebutants. Si l’on ajoute les flash-backs mièvres, où l’on suite l’endoctrinement des cinq enfants dans une école communiste de « pionniers », les bluettes aux dialogues anti-naturels, les rebondissements prévisibles au millimètre près, les caractères monolithiques des cinq potes (Dany, pur et droit, Rico le rebelle écorché vif, Pitbull le gros dur comme son nom l’indique, Mark l’effacé introverti et Paul le geek obsédé), c’en est trop.

Démonstratif, sans finesse, d’une rare laideur, le film se regarde sans susciter la moindre empathie pour ces héros en pleine impasse. Le roman devait sans doute, espérons-le, être plus intéressant.

Als wir träumten, de Andreas Dresen, Allemagne, 117 minutes, avec Merlin Rose, Julius Nitschkoff, Marcel Heuperman, Joel Basman, Frederic Haselon, Ruby O. Fee. Berlinale 2015, en compétition.

visuels: photos officielles du film.

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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