Cinema
[Arras Film Festival 2017] “The King’s Choice”, film historique convaincant et prenant

[Arras Film Festival 2017] “The King’s Choice”, film historique convaincant et prenant

08 November 2017 | PAR Geoffrey Nabavian

Au sein de la section Découvertes européennes de l’Arras Film Festival 2017, on a pu découvrir ce film historique assez brillant, très bien joué et pensé. Qui sortira bientôt en DVD a priori… L’Arras Film Festival 2017, lui, se poursuit jusqu’au 12 novembre.

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Au sein de la 18e édition qu’il propose, jusqu’au 12 novembre, l’Arras Film Festival donne à voir, entre autres, deux rétrospectives. Dont une à forte portée historique : une suite de films portant sur la Révolution communiste en Russie, opérée en 1917. L’occasion de (re)découvrir, par exemple, Reds, fresque de 3h15 dirigée et interprétée par Warren Beatty, et sortie en France en 1982, qui donne l’occasion de retrouver une Diane Keaton brillante, et brosse le portrait du couple de journalistes formé par Jack Reed et Louise Bryant, qui furent aux premières loges lors de la Révolution de 1917 en Russie. Une grande production sincère, et juste dans sa reconstitution, un peu datée, un peu tissée de fils scénaristiques beaucoup vus depuis, mais vraiment intéressante lorsqu’elle s’emploie à peindre les premières assemblées liées au communisme, et les débuts de l’URSS.

La section Découvertes européennes du festival nous a permis aussi de faire un tour dans une page dure de l’histoire norvégienne, grâce au convaincant The King’s choice. Un film historique au récit tout en tension, qui prend place en Norvège en 1940, lors de l’invasion du pays par l’armée nazie. Le Roi Haakon VII et le gouvernement sont donc en fuite. Et au terme de leur traversée, dans des paysages de plus en plus sauvages et enneigés, c’est le souverain qui devra avoir le dernier mot, quant aux négociations avec l’armée dominante… On sortira satisfait, au final, de ce voyage de deux heures cinq : malgré quelques longueurs, ce film sait brosser les scènes-clé de cette histoire avec force, et justesse. Car il ne s’égare pas dans de la vaine action, préférant tenir en haleine grâce à des scènes de réflexion et de dialogue fortes. En nous donnant tous les éléments pour saisir la situation de ce pays particulier, en ce temps… Toute la tension de la situation, toute sa gravité, nous est donc donnée à ressentir. De manière simple, sans effets appuyés.

Les acteurs savent mettre, eux, toute l’humanité nécessaire dans leurs rôles, qu’il s’agisse de Jesper Christensen, monarque habité, d’Anders Baasmo Christiansen, son fils, décidé à rester fort et digne… Karl Markovics, également, s’avère remarquable en ambassadeur allemand bien plus diplomate que militaire, très humain, juste et dur à la fois. Il en va de même pour Katharina Schüttler, qui joue sa femme, tendue et humaine… Cette distribution nous entraîne. Et la réalisation tente tout de même des choses. Si certaines vues d’Oslo apparaissent étranges, car trop modernes (des problèmes de moyens, peut-être ?), les décors enneigés, les gros plans sur les visages, le rythme soutenu, les scènes peu nombreuses et bien faites montrant des affrontements militaires, et le ton général, pas explicatif, suffisent pour donner une personnalité particulière à cette histoire. On aime ces vues de ville, aussi, éclairées par aucune lumière, qui disent, mieux que tout effet spécial, le caractère désespéré de la situation décrite…

The King’s Choice sortira bientôt, a priori, en DVD en France.

Il fait encore l’objet de deux projections à l’Arras Film Festival 2017, le jeudi 9 novembre à 14h, et le dimanche 12 à 14h également.

Visuels : © Pandastorm Pictures

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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