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“La Cabane à Histoires”, un film qui donne aux enfants le goût de la lecture !

“La Cabane à Histoires”, un film qui donne aux enfants le goût de la lecture !

23 May 2017 | PAR Magali Sautreuil

« On ne s’ennuie jamais avec un bon livre » et « La Cabane à Histoires » entend bien nous le démontrer. Sorti en salle le 31 mai 2017, ce film vise à insuffler le plaisir de lire aux enfants, ce qui n’est pas banal ! À travers cette production audiovisuelle hybride, mêlant prises de vue réelle et animation, Célia Rivière, sa réalisatrice, souhaite partager, avec les petits comme avec les grands, ses coups de cœur de la littérature enfantine contemporaine.


Le jeune spectateur aura sûrement plaisir à regarder « La Cabane à Histoires ». Les personnages du film ayant à peu près le même âge que lui, il n’aura aucun mal à d’identifier à eux et à faire sienne leurs aventures. De plus, les images perçues sur l’écran décrivent un environnement qui lui sera sans doute familier : une cabane en bois perché en haut d’un arbre (comme on en a tous rêvé), rempli de jouets et, surtout, de livres, car le but de ce film est bien de donner le goût de la lecture aux enfants ! C’est dans cette cabane que se réunissent Lisette, la grande sœur, Antoine, l’intello, la sensible Fanny et Tiago, le petit garnement qui n’aime pas les règles !

Afin de ne pas perturber nos jeunes cinéphiles et lecteurs en herbe, le cadre général reste plus ou moins le même. Seules les histoires changent ! Comme à la maison, elles sont lues par un grand aux petits. Lisette, secondée par son bras droit, Antoine, assure tour à tour le rôle de conteur, tandis que les petits Tiago et Fanny, qui ne savent pas encore lire correctement et dans lesquels les jeunes spectateurs se reconnaîtront, les écoutent attentivement.

Quant aux personnages des différents contes, ils restent des êtres fictifs, des êtres de papier dessinés ou peints. Ce type de procédé narratif rappelle « Les histoires du Père Castor » ou « Les contes de la rue Broca », où les personnages « réels » demeuraient bien distincts de ceux des histoires racontées.

S’ils n’ont pas d’existence en-dehors des livres, les personnages des contes trouvent néanmoins un écho chez nos jeunes lecteurs et répondent aux questions qu’ils se posent dans leur quotidien. Au fil des pages et des mots prononcés, les illustrations s’affranchissent de leur support papier, pour prendre vie sous nos yeux, tout en restant des images animées.

Au total, ce sont huit nouvelles au message fort qui ont été sélectionnées.

Dans « La véritable histoire du grand méchant Mordicus » de Didier Lévy et Marie Novion, il est question de filiation et de secret de famille, d’un petit Félix qui va braver les dangers de la forêt afin que les siens soient enfin réunis pour le plus beau jour de l’année : celui de l’anniversaire de sa maman !

Avec « Cornebidouille » de Pierre Bertrand et Magali Bonniol, la désobéissance est au rendez-vous ! Le petit Pierre n’aime pas la soupe et n’en mangerait pour rien au monde. Toute sa famille a beau le menacer en lui disant que s’il continuait à s’obstiner de la sorte, la sorcière Cornebidouille le lui ferait regretter amèrement. Mais Pierre n’est pas un trouillard et a plus d’un tour dans son sac. Qui de Pierre ou de la sorcière aura donc le dernier mot ? Mystère…

De malice, il est aussi question dans « Le festin de Noël » de Nathalie Dargent et Magali Le Huche. Trois compères (un loup, un renard et une belette) sont décidés à se payer une dinde bien grasse pour le repas de Noël. Mais celle-ci ne l’entend pas de cette oreille. La volaille se rebiffe, mais nos trois compères ne s’opposent pas vraiment à ce revirement de situation. Auraient-ils été finalement touchés par l’esprit de Noël ?
Les fêtes de fin d’année sont généralement l’occasion de se retrouver en famille, mais en famille, on peut vite se retrouver à l’étroit. On dit souvent « Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres », à condition que cela reste dans la limite du raisonnable. Dans « 999 têtards » de Ken Kimura et Yasunari Murakami, papa crapaud et maman grenouille ont donné naissance à une importante progéniture. Comme tous parents, ils ont encouragé leurs enfants à devenir grands et forts, si bien que désormais la mare dans laquelle ils vivent est devenue trop petite pour pouvoir tous les accueillir. L’heure est grave : la maisonnée doit trouver un nouveau foyer. Mais le changement a parfois du bon et c’est que cette famille de batraciens va découvrir au prix de nombreuses péripéties.

Le changement est également au cœur de l’histoire suivante. « Mon chien qui pue » de Christine Roussey dresse le portrait d’Alfred, un chien incroyable qui sait tout faire ! Mais Alfred a un défaut et non des moindres : il pue atrocement ! Son jeune maître, qui l’aime énormément, décide un jour de lui donner un bain. Erreur fatale, Alfred se met alors à agir bizarrement. Ce bain était-il vraiment une bonne idée ? N’aurait-il pas mieux valu accepter Alfred comme il est ? Est-ce si important que ça d’être comme tout le monde ?

Être différent, ce n’est pas si mal après tout et ce n’est pas « Brigitte, la brebis qui n’avait peur de rien » et « Michel, le mouton qui n’avait pas de chance » de Sylvain Victor, qui diront le contraire. C’est grâce à leurs différences et à leur amour inconditionnel pour les framboises que ces deux-là réussiront à échapper à tous les dangers (le loup, l’abattoir…) et à trouver le grand amour…

Dans la vie, il faut assumer ses différences. Chaque individu est unique et doit suivre sa propre voie. Nul est obligé de suivre les traces de ses parents et c’est ce que le petit Strokkur va essayer de faire comprendre à son père dans « Dragons, père et fils » d’Alexandre Lacroix. Un dragon ne pourrait-il pas être heureux sans avoir à brûler des maisons ? Strokkur parviendra-t-il à convaincre son papa qu’il peut à la fois être un bon fils et ne pas suivre une tradition aussi cruelle ?

Si ces histoires vous ont plu, sachez que « La Cabane à Histoires » est à l’origine inspiré d’une série télévisée, comprenant 26 épisodes. Une belle manière de donner le coup de la lecture non seulement aux enfants, mais aussi à leurs parents ! Après avoir vu ce film, vous n’oublierez plus le rituel de la lecture du soir…

Informations techniques :

Titre : « La Cabane à Histoires »

Genre : Film pour enfants

Réalisation : Célia Rivière

Musique originale : Pablo Pico et Yan Volsy

Distribution : Alexia Chicot dans le rôle de Lisette, Valois d’Estribaud dans celui d’Antoine, Juliane Lepoureau dans celui de Fanny et Yanis Charifi dans celui de Tiago

Production : Fabien Baboz, Charlotte Monsarrat, Emmanuèle Pétry-Sirvin et Jean-Baptiste Wery

Distributeur : Gebeka films

Durée : 50 minutes

Sortie : 31 mai 2017

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Magali Sautreuil
Formée à l'École du Louvre, j'éprouve un amour sans bornes pour le patrimoine culturel. Curieuse de nature et véritable "touche-à-tout", je suis une passionnée qui aimerait embrasser toutes les sphères de la connaissance et toutes les facettes de la Culture. Malgré mon hyperactivité, je n'aurais jamais assez d'une vie pour tout connaître, mais je souhaite néanmoins partager mes découvertes avec vous !

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