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“Un homme pressé” : Fabrice Luchini presqu’au bout du rouleau

“Un homme pressé” : Fabrice Luchini presqu’au bout du rouleau

07 November 2018 | PAR Yaël Hirsch

Chaque semaine de cet automne flamboyant apporte son lot de comédie à la française, aux dialogues ciselés et qui en disent beaucoup sous leur gangue de légèreté. Malgré le joli duo Luchini / Bekhti, Un homme pressé reste un peu trop dans sa bulle de champagne forcé.
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La cinquantaine bien passée, Alain (Luchini) est un homme d’affaire redoutable qui s’est transmué en requin de l’automobile. Toujours en train de courir, il fait peu attention à sa famille et aux siens mais sait rester poli et s’attirer, par une certaine élégance, la bienveillance de ses collaborateurs et serviteurs. Déterminé, il refuse d’admettre qu’un matin, il a du mal à bouger et se lever et joue avec un AVC comme avec le feu pour terminer sa journée. Il finit à l’hôpital où on lui annonce qu’il a déjà de la chance de s’en être sorti. Un peu KO et surtout mélangeant les mots, il piaffe et s’énerve tandis que l’orthophoniste (Bekhti) qui lui a été commise d’office essaie de la mater avec un cadran de montre. le salon de l’automobile de Genève est un moment important : il doit y présenter un modèle sur lequel il a beaucoup travaillé. Mais sans la maîtrise des mots, le risque est grand. Il engage l’orthophoniste à temps plein…

Malgré les retrouvailles de Hervé Mimran avec sa muse de Tout ce qui brille, Leila Bekhti et envers et contre l’indépassable Luchini, Un homme pressé passe à côté de son sujet. Trop focalisé sur un personnage archétypal incarné par Luchini, il oublie de chiader ses blagues (les mots incongrus du héros fatiguent à la longue) et surtout ses personnages secondaires qui sont trempés d’un seul métal. La fille moqueuse, l’ami faux-cul, le chauffeur dévoué et même l’orthophoniste boulimique, paradent comme autant de personnages qui manquent de chair humaine et de corps social. Ajoutez à cela pas mal d’incohérences et l’on reste un peu sur sa faim pour cet homme pressé pas assez noir et passez désir …

Un homme pressé de Hervé Mimran, avec Fabrice Luchini, Leila Bekhti, 1h40, Gaumont, sortie le 7 novembre 2018.
visuel : affiche du film.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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