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[Critique] « San Andreas » : The Rock / Dwayne Jonhson dans un film catastrophe sans grande saveur

[Critique] « San Andreas » : The Rock / Dwayne Jonhson dans un film catastrophe sans grande saveur

30 May 2015 | PAR Gilles Herail

Le genre du film catastrophe n’a jamais eu bonne presse mais réserve parfois quelques pépites qui font la joie de ses nombreux amateurs (refoulés). San Andreas ne fait clairement pas partie de ces bonnes surprises en sous-utilisant Dwayne Johnson dans un film qui cherche le grand spectacle mais s’apparente plus à une production télé de série B, le charme et la modestie du nanar en moins.

[rating=1]

Synopsis officiel: Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s’ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d’hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s’est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l’espoir de sauver leur fille unique. Alors qu’ils s’engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l’État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…

Dwayne Johnson (The Rock) est devenu depuis quelques années une valeur sûre de l’action hollywoodienne, digne héritier des stars bodybuildées des années 1990. Ses brèves apparitions dans Fast and Furious 7 auraient mérité un Oscar du second rôle car l’acteur est le seul capable de délivrer des répliques imprononçables avec un premier degré déconcertant. On espérait que San Andreas joue de ce capital sympathie indéniable pour apporter un peu de légèreté et de démesure dans un grand film catastrophe à l’ancienne. Mais le scénario maladroit et la réalisation terne maintiennent le film au sol, plus proche du téléfilm TNT que du grand n’importe quoi espéré. Brad Peyton (le réalisateur) n’est clairement pas le successeur du “maître” Roland Emmerich (Le jour d’après, 2012) et échoue à manier comme lui l’art de filmer la nature vengeresse et la destruction de masse.

San Andreas s’attaque à la fameuse épée de Démoclès menaçant la Californie. Une peur collective qui fait partie de la culture populaire américaine et contenait assez d’éléments pour proposer un spectacle décent. Mais le tremblement de terre pourrait en réalité être remplacé par une attaque extraterrestre ou une météorite. Car San Andreas se moque de scénariser le séisme et quelques plans avec un chercheur expédient vite fait la question scientifique. Le charme du film catastrophe vient de l’attente, des premiers signes qui montent crescendo vers la destruction finale. Mais le script a déjà fait raser la moitié de la Côte Est au bout d’une heure et le super tremblement de terre final accompagné d’un tsunami (pour varier les plaisirs) arrive sur une ville déjà aplatie. On espérait des grands discours scientifiques absurdes, des plans de crise, des choix cornéliens. Mais San Andreas ne s’intéresse qu’à sa petite famille, marquée par le deuil d’une enfant noyée. Et qui souhaiterait éviter que cela ne recommence avec l’aînée. Ce choix de tout recentrer sur les héros et de laisser de côté le contexte aurait pu donner un grand film claustrophobe avec le bon réalisateur. Mais Brad Peyton n’est pas le Spielberg de La Guerre des Mondes et son blockbuster vire au mélo sans conviction, malgré des rôles féminins assez badass , Maman, en tête.

On se désintéresse alors assez rapidement de la survie du petit groupe et San Francisco brûle et se noie sans que l’on ne s’en émeuve plus que ça. Amateurs du genre, revoyez les classiques ! San Andreas n’apporte rien et met trop d’argent et de sérieux à l’écran pour se déguster comme les meilleurs nanars de nos souvenirs.

Gilles Hérail

San Adreas, un film catastrophe américain de Brad Peyton avec Dwayne Johnson, durée 1h54, sortie le 27 mai 2015

Bande-annonce et visuels officiels.

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