A l'affiche
[Critique] « Les premiers, les derniers » : errances grisâtres de Bouli Lanners et Albert Dupontel

[Critique] « Les premiers, les derniers » : errances grisâtres de Bouli Lanners et Albert Dupontel

30 January 2016 | PAR Gilles Herail

Bouli Lanners ne convainc pas avec un nouveau film qui passe plus de temps à soigner son atmosphère grisâtre qu’à nous raconter une véritable histoire. Les premiers, les derniers peut compter sur un excellent casting (notamment Albert Dupontel et Suzane Clément) mais ne trouve jamais son rythme, nous plongeant dans une profonde torpeur. Un film un poil survendu.

[rating=2]

Extrait du synopsis officiel : Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers. 

L’acteur Bouli Lanners, connu par le grand public pour ses seconds rôles comiques, a entamé depuis le début des années 2000 une prometteuse carrière de réalisateur. Eldorado et Les Géants avaient révélé un style, une ambiance et de vraies promesses de cinéma. Les premiers, les derniers était annoncé comme son long-métrage le plus ambitieux et le résultat n’est clairement pas à la hauteur de nos espérances. Bouli Lanners s’est offert un pur film d’ambiance, entre poésie réaliste, western, road-movie désenchanté, fable existentialiste et comédie de gangster. La photographie est magnifique et les paysages désertiques post-apocalyptiques forment un décor saisissant. Mais le scénario qui mélange des références ésotériques, des symboles écrasants et des historiettes sans lien échoue à nous passionner.

Les premiers, les derniers se complait dans ses nuances de gris et fait trainer en longueur toutes ses scènes. L’ambition d’humour noir est vite avortée et le film doit en permanence gérer  de sérieux problèmes de rythme. Le script erre comme ses personnages et multiplie les longs plans contemplatifs, sans trouver un ton et une direction clairs. Les tentatives de décalage tombent à plat et il faut alors compter sur le casting pour maintenir l’attention du spectateur. Albert Dupontel est parfait, Suzanne Clément bouleversante et Michael Lonsdale plus charismatique que jamais. Les trois acteurs amènent de l’humain dans un film techniquement très soigné qui manque malheureusement de sensoriel. Relevant plus de l’exercice de style que de la fable métaphysique initialement pensée.

Gilles Hérail

Les premiers, les derniers, une comédie dramatique française de Bouli Lanners avec Albert Dupontel, Bouli Lanners et Suzanne Clément, durée 1h38, sortie le 27/01/2016

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film
28e édition Premiers Plans : derniers jours de compétition
Box-office France semaine : moins de 100000 entrées pour « Les Chevaliers Blancs » malgré Vincent Lindon
Gilles Herail

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration