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[Critique] « Geronimo » Du pur Tony Gatlif, généreux, bordélique, hypnotique, passionnel

[Critique] « Geronimo » Du pur Tony Gatlif, généreux, bordélique, hypnotique, passionnel

17 October 2014 | PAR Gilles Herail

Le cinéma de Tony Gatlif est unique et Géronimo n’étonnera pas les fidèles du réalisateur qui filme une nouvelle fois les communautés gitanes en cherchant l’intensité et les moments proches de la transe. Inégal, parfois ridicule, le film est souvent porté par un souffle unique et une intensité inégalée.

[rating=3]

Synopsis officiel: Sud de la France. Dans la chaleur du mois d’août, Geronimo, une jeune éducatrice veille à apaiser les tensions entre les jeunes du quartier Saint Pierre. Tout bascule quand Nil Terzi, une adolescente d’origine turque s’échappe de son mariage forcé pour retrouver son amoureux, Lucky Molina, un jeune gitan. Leur fuite met le feu aux poudres aux deux clans. Lorsque l’affrontement éclate en joutes et battles musicales, Geronimo va tout tenter pour arrêter la folie qui embrase le quartier

Geronimo est le West Side Story gitan, suivant une histoire d’amour rendue impossible par un conflit communautaire entre deux familles, turques et espagnoles. La romance est passionnelle, pure, rêvée, désarmante de naïveté. Car elle n’est qu’un prétexte pour raconter l’embrasement d’un quartier, au nom des valeurs traditionnelles et de la loi du talion. Dans cet univers où la violence larvée pourrit les relations entre les habitants, une jeune éducatrice tente de ramener le calme et d’apaiser la tension. Céline Sallette donne une force incroyable à son personnage de casque bleu qui désamorce comme elle le peut des conflits d’honneur qui la dépassent. Le nouveau Tony Gatlif n’a rien d’un film social, malgré sa dimension faussement documentaire sur la communauté gitane et les zones périphériques désaffectées.

C’est en réalité une fresque mythique, lyrique, cherchant le grand sentiment et la passion dévorante. Qu’elle soit guerrière, sanguinaire, amoureuse ou fraternelle. Géronimo est un film d’une immense générosité, qui souhaite faire décoller le spectateur, vers un univers fascinant où le conflit se règle d’abord en dansant et l’honneur bafoué se lave sur le rythme de la musique gitane. Parfois ridicule, parfois à côté de la plaque et très maladroitement interprété, le film possède une vraie liberté. L’énergie qui se dégage des histoires de Gatlif s’exprime à la perfection dans les scènes chorégraphiées, hypnotiques, où le tempo de la musique nous emmène vers une forme de transe. Si vous ne connaissez pas le réalisateur, laissez- vous tenter par un spectacle différent, qui cherche le frisson, le souffle épique et mythologique, en ne laissant jamais indifférent.

Gilles Hérail

Geronimo, un film de Tony Gatlif avec Céline Sallette, durée 1H44, sortie le 15/10/2014

Visuels et bande-annonce officiels du film.
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Gilles Herail

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