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[Critique] « Pixels »  Adam Sandler dans un délire geek joyeusement bête et honteusement réjouissant de Chris Colombus

[Critique] « Pixels » Adam Sandler dans un délire geek joyeusement bête et honteusement réjouissant de Chris Colombus

24 July 2015 | PAR Gilles Herail

Le nouveau film de Chris Colombus (Harry Potter 1 et 2, Maman j’ai raté l’avion) est bien plus réjouissant qu’espéré. Jouant sur la corde nostalgique tout en assumant sa stupidité, Pixels est un moment récréatif et régressif de choix, trouvant pleinement sa place dans la catégorie des meilleurs plaisirs coupables de l’année. Un plaisir.

[rating=3]

Synopsis officiel : À l’époque de leur jeunesse, dans les années 80, Sam Brenner, Will Cooper, Ludlow Lamonsoff et Eddie « Fire Blaster » Plant ont sauvé le monde des milliers de fois… en jouant à des jeux d’arcade à 25 cents la partie. Mais aujourd’hui, ils vont devoir le faire pour de vrai… Lorsque des aliens découvrent des vidéos d’anciens jeux et les prennent pour une déclaration de guerre, ils lancent l’assaut contre la Terre.

L’idée brillamment stupide de Pixels vient d’un court-métrage français éponyme de Patrick Jean récompensé au festival d’Annecy en 2011. Sous l’impulsion d’Adam Sandler (officiant en tant que producteur), un long-métrage a été développé sur le même procédé, capitalisant sur la nostalgie geek de l’époque. L’association de deux poids lourds sur le déclin de la comédie US (Adam Sandler et Kevin James) et du réalisateur Chris Colombus laissait présager le pire. Et la bonne surprise n’en est que plus savoureuse. Joyeusement bête, volontairement régressif et étonnamment drôle, Pixels propose de vrais bons moments de comédie et ose aller dans le grand n’importe quoi. Le pitch du court-métrage est devenu un scénario complètement absurde : les extra-terrestres, interprétant une vidéo d’ados fans d’arcade comme une déclaration de guerre, lancent un défi à la Terre. Sous la forme d’une compétition en 5 manches et autant de jeux-vidéos qui déterminera si l’humble planète bleue doit ou non être pulvérisée. La géniale imbécillité du scénario n’est pas l’unique bonne idée d’un film décomplexé assumant toutes ses énormités.

Kevin James incarne un improbable président américain mobilisant ses amis d’enfance nerd pour mener la contre-offensive. Adam Sandler, très en forme en loser surdoué, pourra oublier ses blessures d’enfance en redevenant le champion du monde de Donkey Kong. Et affronter le génial Peter Dinklage (découvert dans Games of Thrones) qui crée un hilarant personnage de geek machiavélique (et minable). Chris Colombus évite quasiment tous les moments dramatisants inhérents au genre de la comédie familiale et donne à ses comédiens la liberté nécessaire pour des one-man show comiques réjouissants. Relativement peu cher pour un blockbuster américain contemporain, Pixels ne cherche pas le grand spectacle, gardant toujours l’action au service de l’humour. Les références sont nombreuses, la décontraction toujours présente, retrouvant un sens de la bonne humeur propre aux productions fantastiques des années 80 (Ghostbusters, Retour vers le futur etc.). Plus réussi que Les mondes de Ralph de Disney, Pixels est un excellent divertissement qui pêche seulement par une longueur excessive dans sa deuxième partie. Du cinéma pop-corn original, allant au bout de son concept et assumant son idiotie. Un petit bonheur de plaisir coupable.

Gilles Hérail

Pixels, un film américain de Chris Colombus avec Adam Sandler, durée 1h46, sortie le 22/07/2015

Visuels : © photos officielles et affiches officielles des films

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Gilles Herail

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