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[Critique] du film « Valérian » Attachant rêve d’enfant de Luc Besson

[Critique] du film « Valérian » Attachant rêve d’enfant de Luc Besson

27 July 2017 | PAR Gilles Herail

Valérian n’est pas le film culte espéré mais n’a rien du nanar redouté. Luc Besson réalise son rêve d’enfant, entre Stargate et Star Trek, autour d’un couple principal attachant qui colle parfaitement à la légèreté naïve de l’univers du cinéaste. Beaucoup de longueurs dans le deuxième tiers mais de nombreux moments magiques et une vraie sympathie d’ensemble. Notre critique.

[rating=3]

Extrait du synopsis officiel : Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha – une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes.

valerian

Luc Besson avait déjà amorcé son retour à la science-fiction il y a quelques années dans un film au budget riquiqui, mais extrêmement bien vendu sur un pitch alléchant et une star montante (Scarlett Johansson). Le succès de Lucy, bien aidé par la nostalgique toujours intacte du Cinquième Element, fut aussi large qu’inattendu, y compris aux États-Unis (qui n’ont pourtant jamais réservé d’accueil enthousiaste au cinéaste). Les 450M$ récoltés au box-office mondial ont permis de réaliser le vrai rêve de Besson : adapter la bande dessinée Valérian et Laureline avec les moyens (et la technologie) d’un blockbuster US. Le défi était gigantesque et le résultat loin d’être à jeter.

Valerian n’est pas un chef d’œuvre mais n’a rien d’un nanar. Le deuxième tiers manque cruellement de rythme, accumulant les séquences “je te sauve moi non plus” sans faire avancer l’intrigue principale. Besson aurait clairement pu couper 15 à 20 minutes pour conserver la tension et l’émerveillement des premières scènes. Le casting des seconds rôles est inégal (Clive Owen fait le minimum syndical). Et la gestion des moments “dramatiques” est parfois approximative. On oublie pourtant rapidement ces faiblesses face à la créativité de tout le reste. Car Besson a réussi son pari de donner vie à un univers extra-terrestre complexe, avec ses espèces, ses langues, son bestiaire, ses règles physiques, ses bizarreries et sa mythologie.

Ce joyeux bordel de couleurs et de formes donne lieu à des séquences magiques. Une introduction sur Space Oddity de Bowie où plusieurs siècles de diplomatie intergalactique sont résumés en quelques minutes. La découverte d’Alpha et de ses différentes sections, accueillant des espèces radicalement différentes mais complémentaires qui travaillent ensemble au bien-être de la cité. L’improbable centre commercial géant situé dans une réalité parallèle squattée par des touristes nouveaux riches grégaires. La planète à la “Love Profusion” des Müls, étonnante communauté hippie / new-âge vivant en communion avec la nature grâce à une source d’énergie inépuisable. Et les quelques minutes envoûtantes passées avec Rihanna, polymorphe strip-teaseuse se rêvant artiste alors qu’elle est prise au piège dans un red district foutraquement glauque.

Valérian et la cité des mille planètes est à l’image de son couple principal, parfois maladroit mais attachant. Deux jeunes comédiens relativement peu connus du grand public, qui interprètent des héros adolescents voire enfantins. Qui se chamaillent tout le temps (et en oublient parfois leur mission), se demandent en mariage avant même d’être ensemble, s’envoient des vannes un peu bêtes, oscillent entre décontraction cool, naïveté touchante et envie de défourailler du bad guy. On aurait aimé un peu plus d’épique, de souffle, de moments poétiques suspendus, de grand n’importe-quoi. La musique d’Eric Serra manque terriblement et aurait pu apporter la pointe d’étrangeté ingénue qui manque à la BO trop classique de Desplat. Mais Valérian reste un grand-spectacle enchanteur, en marge des canons Marveliens du moment, plein de fraîcheur et avec une vraie sympathie d’ensemble.

 Gilles Hérail

Valérian et la cité des mille planètes, un space opera de Luc Besson avec Dane DeHaan et Cara Delevingne, durée 2h18, sortie le 27 juillet

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Gilles Herail

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