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[Critique] du film « Ma révolution » le printemps arabe vu par un ado parisien

[Critique] du film « Ma révolution » le printemps arabe vu par un ado parisien

06 August 2016 | PAR Gilles Herail

Ma révolution adopte un angle original pour interroger la portée de la révolution de Jasmin sein de la communauté tunisienne de France. Ramzi Ben Sliman signe une chronique adolescente tendre et drôle, qui mélange la petite histoire et la grande pour nous faire revivre le grand moment de joie et l’espoir insufflé par les printemps arabes, du point de vue de la diaspora. Notre critique.

[rating=3]

Extrait du synopsis officiel : Alors que l’écho du printemps arabe résonne jusqu’au cœur de Paris, et malgré ses origines tunisiennes, Marwann a d’autres problèmes à gérer : ceux d’un adolescent de 14 ans qui veut avant tout être populaire à l’école, attirer l’attention de la belle Sygrid et échapper à la pression parentale. Quand il se retrouve accidentellement à la une de Libération, Marwann devient du jour au lendemain le symbole de la révolution de Jasmin en France, et le garçon « le plus cool » de son collège. 

Ma révolution a choisi un angle original pour revenir sur la révolution de Jasmin, versant tunisien du printemps arabe. Ramzi Ben Sliman s’appuie sur un scénario malin qui mêle habilement la petite histoire et la grande, en suivant le parcours d’un ado français français qui se découvre une passion soudaine (et un peu opportuniste!) pour son pays d’origine au moment de la chute de Ben Ali. Marwann, 15 ans, plutôt populaire, pas trop mal dans sa peau, cherchant surtout à séduire la belle Sygrid, se retrouve en Une de Libé après avoir fait la fête avec des tunisiens venus célébrer la chute du régime en place. Il s’invente alors un personnage de résistant de la révolution, porteur de valise et militant engagé, pour plaire à sa belle mais aussi à sa famille. Sa mère est tunisienne, son grand-père aussi, et l’effervescence de la révolution réveille l’attachement à une Terre qu’ils avaient un peu délaissé. Et le jeune ado va d’ailleurs se prendre petit à petit à son propre jeu et commencer réellement à s’intéresser à ce qui se passe là-bas.

Ma révolution est avant tout une comédie adolescente, légère, drôle (croustillant personnage de grand-père porté sur la chose), attachante, sur les 400 coups parisiens de ce jeune héros, sa copine et son meilleur pote. L’inscription de ce récit classique de passage à l’âge adulte dans une actualité Historique donne pourtant de la profondeur à ce film modeste mais très réussi. Qui capte une effervescence, une ébullition mais aussi un profond sentiment de gaieté et de joie. Une libération des printemps arabes, qui a pour partie fait long feu, mais a été vécu intensément, y compris par les tunisiens de la diaspora. Les discussions des deux parents (Lubana Azabal et Samir Guesmi) remettent d’ailleurs en contexte la difficulté de vivre l’Histoire à distance, l’envie d’être sur place, d’être un véritable acteur de ce moment crucial.  Ma révolution est profondément romantique, aussi bien dans sa chronique adolescente fleur bleue que dans son témoignage d’espoir de changement politique. Une jolie surprise, très lumineuse.

Gilles Hérail

Ma révolution, un drame français de Ramzi Ben Sliman avec Samuel Vincent, Anamaria Vartolomei et Lubna Azabal, durée 1h20, sortie le 03/08/2016

Visuels : © affiche et bande-annonce officielles du film

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