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[Critique] du film « L’Ascension » Ahmed Sylla à la conquête de l’Everest

[Critique] du film « L’Ascension » Ahmed Sylla à la conquête de l’Everest

27 January 2017 | PAR Gilles Herail

L’Ascension mérite largement ses deux prix à l’Alpe d’Huez, récompensant une comédie populaire avec beaucoup de cœur. Qui compense ses maladresses par une vraie sincérité et un romantisme à tout épreuve. Une très jolie surprise. Notre critique

[rating=3]

Extrait du synopsis officiel : « Pour toi, je pourrais gravir l’Everest !» Samy aurait mieux fait de se taire ce jour-là… D’autant que Nadia ne croit pas beaucoup à ses belles paroles. Et pourtant… Par amour pour elle, Samy quitte sa cité HLM et part gravir les mythiques 8848 mètres qui font de l’Everest le Toit du monde. Un départ qui fait vibrer ses copains, puis tout le 9-3 et c’est bientôt la France entière qui suit avec émotion les exploits de ce jeune mec ordinaire mais amoureux. A la clé, un message d’espoir : à chacun d’inventer son avenir, puisque tout est possible.

lascension

L’Ascension nous rappelle forcément les bonnes ondes de La Vache, également primé à l’Alpe d’Huez l’année dernière. Avec à la clef un large succès public, récompensant une belle histoire de dépassement de soi en terre inconnue. Ludovic Bernard s’est inspiré (très librement) de l’histoire vraie Nadir Dendoune, originaire de la cité des 4000 de la Courneuve, lancé à la conquête du toit du monde sans expérience ni préparation. Réussissant son pari de s’immiscer dans un monde pas forcément accueillant, en serrant les dents et en tenant au courage et à l’esprit de revanche. Afin de prouver qu’un franco-algérien de banlieue avait le droit, lui aussi, de s’attaquer à un rêve aussi fou (voir l’interview de Libé qui permet de mieux comprendre ses motivations).

L’ascension nous raconte une histoire un peu différente, qui tient plus du conte optimiste que du film d’alpinisme. Ajoutant une dimension fleur bleue à l’étonnant projet de son héros, qui décide avant tout de partir pour prouver à sa chère et tendre qu’il n’est pas un tocard. Le scénario suit une narration très simple, suivant le périple étape par étape, tout en montrant en parallèle la mobilisation de ses proches et de son quartier. On pouvait s’attendre à une caricature de “feel-good” larmoyant mais L’ascension échappe aux écueils du genre grâce à la tchatche et à l’humanité d’Ahmed Sylla, qui tient le film sur ses épaules de bout en bout. L’écriture fait le choix du premier degré, évitant la recherche du gag à tout prix pour s’appuyer uniquement sur les situations. Osant un romantisme inattendu, pur et parfait, symbolisé par le second rôle essentiel d’Alice Belaidi, plus lumineuse que jamais.

Ludovic Bernard joue la carte de la sincérité et de l’empathie, prenant ses distances avec la réalité pour proposer une fable positive qui ne manque pas de cœur. On se surprend à vibrer pour le destin de ce beau héros ordinaire des quartiers, prêt à gravir des montagnes pour prouver son amour. Loin des représentations misérabilistes sur la cité auxquelles le cinéma français nous a habitué. Une jolie surprise.

Gilles Hérail

L’ascension, une comédie française de Ludovic Bernard avec Ahmed Sylla, Alice Belaïdi, Kevin Razy, durée 1h43, sortie le 25/01/2017

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