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[Critique] du film « Independence Day 2 Resurgence » Roland Emmerich n’a pas encore perdu la main

[Critique] du film « Independence Day 2 Resurgence » Roland Emmerich n’a pas encore perdu la main

24 July 2016 | PAR Gilles Herail

Independence Day 2 Resurgence est une suite étonnamment tardive (Independance Day est sorti il y a 20 ans) et n’a pas rencontré le succès escompté aux Etats-Unis. Will Smith n’est plus de la partie mais une bonne partie de l’équipe (et du scénario) est de retour. Roland Emmerich n’a pas encore perdu la main et réalise un grand spectacle de science-fiction apocalyptique comme il les affectionne. Un nanar vieillot qui n’a pourtant rien à envier aux autres blocksbusters plus “hype” de l’été. Notre critique.

[rating=2]

Extrait du synopsis officiel : Nous avons toujours su qu’ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée.

Independence Day incarne à lui tout seul la quintessence du blockbuster hollywoodien des années 1990. Du cinéma catastrophe qui tâche, de la science-fiction patriote dopée à la testostérone, explosant tout sur son passage, sans trop se prendre au sérieux. Roland Emmerich est un des derniers survivants de ce genre en perdition (2012, Le jour d’après) mollement repris par San Andreas l’année dernière. Car le contexte a changé et Independance Day 2 Resurgence débarque dans un marché qui vénère désormais les super-héros et l’univers Marvel. Le cinéaste allemand signe un baroud d’honneur très fidèle à l’original, évitant la logique du reboot/remake façon Star Wars ou Jurassic World et proposant une vraie suite (20 ans après), pensée comme l’épisode de transition d’une trilogie.

Will Smith n’est malheureusement plus de la partie et le film manque clairement d’un héros charismatique, malgré le potentiel de sympathie de Liam Hemsworth. Le reste de l’équipe est en revanche de retour, participant pour beaucoup au plaisir de la projection. Jeff Goldblum reprend son rôle savoureux du scientifique David Levinson, Judd Hirsch amuse toujours autant en père juif collant et Bill Pullman se fait plaisir en Président US à la retraite qui reste motivé pour aller défourailler de l’alien. Le script exploite une nouvelle piste pour relancer le récit (une autre espèce extra-terrestre entre dans l’arène) mais reprend pour l’essentiel le scénario de son prédécesseur. Et il est ainsi toujours question d’une reine et de sa ruche, de plans improbables à la Top Gun pour la faire exploser de l’intérieur et de destruction de la moitié de la planète.

Roland Emmerich n’a pas perdu la main niveau scènes d’actions et conserve surtout sa grande passion pour le blablatage scientifique, qui fait partie du charme de tout nanar de science-fiction qui se respecte. Le réalisateur reste toujours aussi pompier pour évoquer, la main sur le cœur, le leadership américain sur le monde libre mais son univers se fait un peu plus mondialisé (chaque continuent est représenté). L’humour permet de faire passer la pillule et de nombreuses répliques (à prendre au 10ème degré) sont servies sur un plateau à l’ensemble des seconds rôles.  La science-fiction a perdu les faveurs du grand public depuis plusieurs années, à l’exception des œuvres de Nolan (Interstellar, Inception). Et ce retour vers le passé de l’industrie hollywoodienne, un peu vieillot, assez bête, mais plutôt efficace n’est pas plus honteux que la plupart des blockbusters plus “hype” du moment.

Gilles Hérail

Independence Day 2, Résurgence, un film de science-fiction américain de Roland Emmerich avec Liam Hemsworth, Jeff Goldblum et Bill Pullman, durée 2h01, sortie le 20/07/2016

Visuels : © affiche et bande-annonce officielles du film
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Gilles Herail

2 thoughts on “[Critique] du film « Independence Day 2 Resurgence » Roland Emmerich n’a pas encore perdu la main”

Commentaire(s)

  • Matthias Turcaud

    Personnellement, j’ai été assez déçu, j’ai déploré l’absence d’un véritable scénario digne de ce nom – et ce comme Michel Ciment dans l’émission “Le Masque et la Plume”.

    July 25, 2016 at 10 h 04 min
  • C’est avec plaisir que je suis retourné dans une salle de cinéma à proximité de Paris (dans la cinéma EuropaCorp : http://www.europacorpcinemas.com). Toutes les conditions étaient donc réuni pour passer un bon moment… mais non, le film a un gros budget pour les effets spéciaux, mais ça en reste là, bien déçu !

    July 27, 2016 at 10 h 32 min

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