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[Critique] du film « Café Society » du pur Woody Allen, sans surprise aucune

[Critique] du film « Café Society » du pur Woody Allen, sans surprise aucune

14 May 2016 | PAR Gilles Herail

Woody Allen radote de plus en plus et son nouveau long-métrage (qui vient d’ouvrir le festival de Cannes) ne déroge pas à la règle. Café Society affiche ses beaux costumes, ses grandes maisons, ses cocktails mondains, sa jolie lumière et ses petits airs jazzy. Dans un film vintage très confortable, parfois savoureux, souvent vaguement ennuyeux, sans surprise aucune, qui se laisse regarder grâce à la tendresse du duo formé par Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Notre critique du film.

[rating=2]

Extrait du synopsis officiel : New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié.

L’inusable Woody Allen continue de sortir un film par an, plus ou moins réussi selon les crus, reposant sur des schémas, des ambiances et des discours de plus en plus interchangeables. Le cinéaste new-yorkais se complaît depuis quelques années dans un cinéma élégant mais corseté, où l’on s’ennuie confortablement. Café Society est une nouvelle production cossue, qui soigne ses décors, ses costumes, ses cadres, ses lumières, sa musique. Sans réussir à cacher une ambition très limitée et un propos relativement creux. Le scénario imagine sans conviction un quiproquo sentimental et un éternel trio amoureux, avec comme toile de fond les fêtes mondaines de New-York et de Los Angeles. L’humour est aux abonnés absents, en dehors de croustillantes séquences de repas familiaux.

Le spectateur est confronté à un long enchaînement de conversations, de verres et de cocktails. Et n’est sauvé de l’ennui que par la qualité du casting qui donne un peu d’humanité et de profondeur à un film clinquant mais inodore. Steve Carell est parfait en agent hollywoodien tout-puissant qui se surprend à tomber amoureux d’une jeune femme malgré un mariage heureux.  Kristen Stewart incarne une beauté hollywoodienne à l’ancienne, qui lui va comme un gant, sans perdre de son mordant et de son anti-conformisme. Et Jesse Eiseinberg  se révèle souvent touchant, en jeune adulte naïf, un peu gauche, profondément enthousiaste, scrupuleusement attentionné, passionnément amoureux. Qui va devoir s’endurcir et se carapacer pour survivre aux fastes hypocrisies d’un milieu dont il ne connait pas les codes.

Woody Allen retrouve son inspiration en filmant les rendez-vous, les déambulations, les conversations de ces deux personnages qui forment un couple attachant, dépassant leurs archétypes pour trouver une émotion plus fusionnelle. Permettant à Café Society de se laisser regarder, sans beaucoup d’attention, mais sans déplaisir.

Gilles Hérail

Café Society, une comédie dramatique de Woody Allen avec Steve Carell, Jesse Eisenberg, Kristen Stewart et Blake Lively, durée 1h36, sortie le 11/05/2016 

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film

 

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