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Crazy Rich Asians : l’heure de la représentation a sonné

Crazy Rich Asians : l’heure de la représentation a sonné

08 November 2018 | PAR Donia Ismail

Avec un casting 100% asio-américain, Crazy Rich Asians a affolé le box-office américain. Pour la première fois, cette communauté s’est vu donné le beau rôle dans un long-métrage.

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Outre-Atlantique, on ne parle que de ce film : Crazy Rich Asians est la comédie romantique de l’année. Avec 173,2 million de dollars de recettes rien que sur le sol américain, le long-métrage est le 16e plus gros film de l’année.

Tout commence à New York City. Rachel Chu (Constance Wu) est née dans la Big Apple et n’est jamais allée en Asie. Son petit copain, Nick Young (Henri Goulding) est garçon d’honneur au mariage de son meilleur ami à Singapour. Elle décide de l’accompagner, heureuse de découvrir le continent de ses ancêtres…même si elle redoute un peu de rencontrer la famille de son fiancé. Il faut dire que Nick a omis un détail important… Il est non seulement l’héritier d’une des familles les plus riches du pays, mais aussi l’un de ses célibataires les plus recherchés. Rachel devient alors la cible de toutes les jeunes femmes de la bonne société singapourienne en mal de maris et, pire encore, de sa future belle-mère…

La fin du whitewashing

Si les décors sont féeriques et la performance des acteurs plus qu’honorable, ce qui a fait de Crazy Rich Asians le film le plus commenté sur les réseaux sociaux ces derniers mois, réside surtout dans le choix des comédiens. Le réalisateur John Chu a misé sur un casting 100% asio-américains, une première à Hollywood. Faites le test autour de vous. Demandez à un ami de citer le nom d’un film où le personnage principal est d’origine asiatique. Et sans chercher sur Internet. Le résultat est sans appel. D’ailleurs Teen Vogue l’a bien démontré : les communautés asiatiques aux États-Unis ne représentent qu’1% des premiers rôles parlés sur le grand comme sur le petit écran. Un chiffre stable depuis déjà plusieurs années. En 2016, The HollywoodReporter dévoilait les mails d’un célèbre réalisateur de film, dont le nom est resté secret, mettant en avant la pratique de whitewashing qui consiste à choisir un acteur blanc pour un rôle écrit pour une personne racisée. Sa défense : il n’y a pas assez d’acteurs asiatiques dans le milieu.

L’auteur du best-seller “To All the Boys I’ve Loved Before” avait déclaré au sujet de l’adaptation de son roman en film : « Toutes les boites de production que j’ai rencontré me proposaient des actrices non asio-américaines pour interpréter [le rôle principal] Lara Jean Covey, d’origine coréenne. Encore en 2018, il faut se battre pour que la minorité asiatique soit visible dans notre pays ».

À cela s’ajoute, la tonne de stéréotypes autour des quelques rôles proposés : le ninja à la Bruce Lee, le geek, asocial, le restaurateur aux pratiques hygiéniques douteuses… Crazy Rich Asians prend le contre-pied et met en avant des familles fortunés, puissantes, séduisantes, mais aussi une mère immigrée seule, qui s’est enfuie du joug de son mari. En sommes, des personnes pris dans des problèmes communs, qui nous touchent tous. Et c’est bien-là tout le propos du film : la représentation. Montrer que la normalité n’est pas blanche, et que l’on peut être asiatique et vivre ce genre de vie-là, hollywoodienne, scandaleusement riche.

visuel : ©WarnerBros

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Donia Ismail

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