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Cannes 2018, Quinzaine des réalisateurs : « Petra », un drame familial aux ramifications trop légères pour convaincre…

Cannes 2018, Quinzaine des réalisateurs : « Petra », un drame familial aux ramifications trop légères pour convaincre…

10 May 2018 | PAR Hugo Saadi

Si “Petra” possède un postulat de départ riche en rebondissements et une intrigue idéale pour nous jouer des tours, son traitement ne suscite clairement aucune empathie envers les différents personnages. Résultat : les révélations restent plates, mais heureusement le film peut compter sur un casting d’exception. 

[rating=2]

Nombreux sont les films qui surfent sur la quête de la filiation parentale, la recherche d’une mère ou d’un père étant souvent le point de départ d’une histoire aux rouages nombreux et imprévisibles. Le film de Jaime Rosales est de ceux-là. Petra est une jeune femme qui ne connait pas son père et dont son existence lui a été cachée toute sa vie. Elle débarque dans la maison de Marisa et Jaime, artiste en vogue qui, selon elle, serait son père. Si le premier prétexte évoqué pour se rapprocher de lui est un stage artistique, rapidement, elle va se rapprocher “dangereusement” de Lucas, le fils de Marisa.

Au bout d’une petite heure, la toile est tissée et les pièces du puzzle sont disposées. S’ensuit alors une chasse à la vérité qui se couplera à une spirale de méchanceté. Tous les personnages s’ouvrent au fur et à mesure aux autres et s’entrechoquent dans un tourbillon de mensonges et de révélations. Si le puzzle ne sera complet qu’à la fin du film, les différentes pièces qui viennent noircir le tableau mystérieux permettent aux spectateurs de suivre sans grand mal l’intrigue. Mais le problème majeur repose surtout sur son traitement.

“Petra” est un film très bavard, qui ne lésine pas sur les longues séquences entre les personnages. Si le risque de décrocher est permanent, le manque d’empathie lui est présent. Le spectateur suit les rebondissements sans forcément rebondir sur son fauteuil et acquiesce sans broncher à ce qu’on lui sert. La narration destructurée présentée sous la forme de chapitres peut laisser perplexe, le carton de présentation qui annonce ce qui va se passer est assez dispensable. La réalisation, elle, est assez dynamique : Jaime Rosales ne propose quasiment aucun plan fixe et fait tournoyer sa caméra à chaque instant. Enfin, l’actrice Bárbara Lennie est brillante et porte l’ensemble du film sur ses épaules.

“Petra”, un film de Jaime Rosales, avec Alex Brendemühl, Bárbara Lennie, Joan Botey, présenté au festival de Cannes, durant la Quinzaine des réalisateurs. Durée : 1h47. Prochainement au cinéma.

Retrouvez tous les articles de Toute La Culture sur le Festival de Cannes dans notre dossier Cannes 2018

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Hugo Saadi

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