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[Cannes 2016, jour 8] Les fidèles frères Dardenne, belles expéditions à la Quinzaine, rencontre avec Nadav Lapid, l’émotion Dolan

[Cannes 2016, jour 8] Les fidèles frères Dardenne, belles expéditions à la Quinzaine, rencontre avec Nadav Lapid, l’émotion Dolan

19 May 2016 | PAR La Rédaction

Ce mercredi 20 mai 2016, la croisette semblait déjà redevenir très calme et tandis que la journée a livré son lot de surprises et de joies cinématographiques, la soirée avait de jolis airs de fête de samedi soir, n’importe où en France. Retour sur un 8e jour de compétition de Cannes 2016. 

La matinée a commencé par la projection du nouveau film des frères Dardenne, La fille inconnue, qui met en lumière une Adèle Haenel plus nuancée, plus fragile et plus féminine que ses précédents rôles. Alors que les belges symbolisent à quel point la compétition est un club de vieux habitués, le public du Festival se montre toujours particulièrement exigeant avec eux. Dans leur mise en scène de cette histoire de médecin de la banlieue de Liège qui mène l’enquête sur la mort d’une inconnue qui a frappé trop tard à la porte de son cabinet pour survivre, les frères Dardenne restent fidèles à eux-mêmes : enquête pour révéler la vérité, ressort de la culpabilité et souci du nom. On est touché et l’on suit l’enquête malgré certaines lourdeurs (le secret médical et la façon de l’héroïne Jenny de soigner ses témoins qui se pâment) et l’impression que les réalisateurs font ce qu’il savent faire « en moins bien » que dans La Promesse ou Rosetta.
Pour lire notre critique, c’est ici.
Et pour nous voir parler du film dès notre sortie de salle aux étudiants de l’Eicar c’est là :

Nous avons poursuivi cette matinée au Palais par une mini-montée des marches pour découvrir un film de fantômes coréen, Goksung (The Stranger) de Na Hong Jin. Au programme : série B sublimée par une belle photo, portrait tendre d’un policier père de famille et transformation de la population de la ville de Goksung en zombies après qu’un « japonais » ait jeté un sort à certains des habitants. Étrange et prenant…

Après un déjeuner en ville et la découverte de la nourriture bio et champêtre de la sympathique terrasse de l’hôtel 3.14 où l’on mange sur des plateaux de bois et coupe son basilic à même la plante en terre, l’après midi a eu lieu du côté de sections parallèles.

Côté Semaine de la Critique, l’on rendait hommage à deux habitués et révélations de l’espace Miramar avec une double séance : Los pasos del agua de César Agusto Acevedo (voir notre critique de son fim ayant reçu la caméra d’or, La Terre et l’ombre, ici) et Journal d’un photographe de mariage de Nadav Lapid. Après cette séance condensée, nous avons pu interviewer Nadav Lapid sur la plage Nespresso de la Semaine de la critique, dans un entretien bref où le réalisateur du Policier et de l’Institutrice, actuellement juré d’une superbe année de la Semaine de la Critique, nous a parlé de faire du cinéma en famille, de son passé de vidéaste pour des mariages et de la double impossibilité de vivre seul ou en couple. Un beau moment, à la hauteur de la poésie un peu prophétique de ses films.

Côté Quinzaine des Réalisateurs, deux expéditions bien différentes au programme de ce mercredi. La première dans le grand nord polaire du Québec avec Two Lovers and a Bear. Ce film au titre assez drôle de Kim Nguyen, nous embarque sur des motos neiges à parcourir des étendues glacées pour chasser ses démons intérieurs. Très psychologique, le film joue beaucoup sur la tension et les hallucinations ainsi que le climat hostile de l’arctique, grande faucheuse de vies innocentes. Pour lire notre critique c’est ici.

Ensuite dans un registre complètement différent, nous sommes partis à Nouméa suivre un jeune rugbymen cherchant à rejoindre la métropole pour exercer son rêve. Avec Mercenaire, Sacha Wolff, livre un premier film qui pénètre dans les vestiaires du rugby et pointe le doigt sur les problèmes de ce sport et la difficulté qu’ont ces jeunes garçons à s’adapter en France et à faire face à la colère de leurs familles restées dans les îles qui se sentent abandonnées. Flirtant avec le documentaire, le premier film du réalisateur français s’avère touchant et réussi. Pour lire notre critique c’est par là.

Après deux heures d’attente sous un soleil radieux de fin de journée et épuisement total de la batterie de notre smartphone, nous avons pu entrer dans la très attendue première projection du film de Xavier Dolan en compétition. Et cela valait drôlement le coup de la faire cette longue file pour voir son adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce : Juste la fin du monde. Concentré sur les personnages (joués s’il vous-plait par Nathalie Baye, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gaspard Ulliel), le film joue la carte d’une certaine sobriété inattendue chez Dolan au service d’un texte bouleversant. On en est sorti bouleversé et continue depuis à voir les personnages grandir et évoluer en nous.
Pour lire notre critique du film, c’est là.

La soirée était plus calme à Cannes, où la croisette un peu déplumée de ses cohues faisait penser à un soir d’été comme des autres dans une ville en bord de mer. Dans une suite du 63 bd croisette avec vue sur la croisée, le magazine Surf fêtait ses 30 ans avec un groupe qui faisait de jolies reprises prêtes à danser, des bulles et une élégante population très cannoise. Sur le toit du Palais, la magnifique Terrasse Mouton Cadet recevait un public beaucoup plus international pour sa « garden-Party » élégante au dresscode blanc. La fête du film de Brillante Mendoza, Ma’Rosa avait lieu sur les hauteurs du silencio, mais nous avons plutôt fini la soirée au nouveau chouchou du Festival, le feutré « Monsieur Madame » du Carlton avec salon, terrasse sur la croisette, musique festive et cocktails à la fraise fraîche ! Un dernier conciliabule dans la rue devant le fameux Petit Majestic où tout Cannes se retrouve quand les cartons des soirées sont épuisés, et nous avons du reprendre le chemin sérieux de deux ou trois heures de sommeil avant d’entamer une nouvelle journée de films, jeudi 19 mai …

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