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[Cannes 2016, JOUR 10] La guerre défigurée par Sean Penn, BHL au Kurdistan et Iggy Pop bof

[Cannes 2016, JOUR 10] La guerre défigurée par Sean Penn, BHL au Kurdistan et Iggy Pop bof

21 May 2016 | PAR La Rédaction

Heureusement que nous avions à rattraper le documentaire de Jim Jarmusch sur Iggy Pop, Gimme Danger, sinon ce dernier jour de compétition aurait été aux couleurs terribles de la guerre. Mais en ce dernier jour avant le palmarès d’Un Certain Regard et deux jours avant la Palme, Cannes était aussi un peu festif, avec pas mal de festivaliers sur le départ de ces festival de Cannes 2016.

La journée a commencé par l’épreuve de la projection du film de Sean Penn avec Charlize Theron et Javier Bardem. Huit ans après Into the Wild, on attendait avec impatience le retour de l’américain derrière la caméra, mais le film – qui est une histoire de passion entre deux médecins sans frontières au Liberia- a été unanimement attaqué comme catastrophique. Mélo indigent avec pour fond en gros plan les corps d’enfants africains massacrés et torturés, le film étale ses bons sentiments sans jamais parvenir à donner un visage aux humains. Un anti-titre pour un navet géant, d’autant plus rageant qu’il est politiquement très choquant. Notre critique du film, ici. Et à venir, notre réaction à chaud face à la caméra de l’Eicar.

On a pu ensuite se livrer à un échange avec un artiste saisissant, au sein du bar de l’hôtel Gray d’Albion : l’Eicar nous a accompagné pour réaliser une interview d’Albert Serra. Avec l’homme, auteur de La Mort de Louis XIV, film présenté Hors Compétition cette année, nous avons parlé de mort, d’art contemporain, de durée cinématographique, et de Jean-Pierre Léaud bien sûr. Notre interview vidéo d’Albert Serra est à retrouver ci-dessous. Et pour lire notre critique de La Mort de Louis XIV, cliquez.

La Quinzaine des Réalisateurs livrait son dernier film aux spectateurs venus nombreux pour assister à Dog Eat Dog, de Paul Schrader, le scénariste de Taxi Driver, palmé il y a tout juste 40 ans. Et c’est avec un film de pure folie que la Quinzaine s’est achevée, un film à ne surtout pas prendre au sérieux, tant la violence y est gratuite, les effets de mis en scène surimprimés et les dialogues aussi intéressants que ceux de Tarantino (des discussions banales donc, mais au service de l’histoire). Les deux acteurs de ce film sous acide, Nicolas Cage et Willem Dafoe donnent corps et âmes, notamment ce dernier qui joue “Mad Dig”, ce chien furieux qui s’autorise dès qu’il le peut à dégainer son fusil ou son couteau. Un film qui en perturbera plus d’un. Notre critique à retrouver prochainement.

Le déjeuner a eu lieu sur la plage Nespresso où nous avons pu rencontrer les membres de la Fondation Gan qui soutient le cinéma à la semaine de la Critique et à Premiers Plans, à Angers. Ceux-ci ayant remis leur prix au film d’Asaf Polonsky One week and a day (lire notre critique) et voir notre interview), nous avons pu déjeuner avec le talentueux réalisateur israélien et d’autres journalistes… Un moment de pause et de conversation passionnante où nous n’avons pas été mécontents de nous asseoir pour manger et qui plus est des légumes (denrée rare dans la course cannoise).

A 15h, une séance de dernière minute a été rajoutée pour présenter le film de Bernard-Henri Levy sur l’action militaire kurde contre l’Etat Islamique, Peshmerga. La projection était un évènement au palais, avec beaucoup de Kurdes sur place, une sécurité triple et un long discours très préparé de Thierry Frémaux qui a cité Jean Douchet pour évoquer le cinéma comme “instrument de connaissance du monde”. Avec une foule de personnages intéressants, des militaires hommes et femmes, un prêtre qui a sauvé des manuscrits à Mossoul, Helly Luv, la “Madonna kurde” qui milite dans ses clips contre Daech (voir notre article), Peshmerga bouillonne d’informations intéressantes et importantes. A temps, on pourrait cependant presque reprocher aux images le souci de “tout montrer” : souvent le film vient illustrer l’idée énoncée en voix off et l’affaiblit au lieu de donner une autre dimension qui permette au spectateur de réfléchir par lui même et d’intégrer activement les informations. Le film s’est conclu par une longue standing ovation, une mise à l’honneur des nombreux kurdes présents dans la salle et une sortie lente de la salle Bazin.

Vers la fin d’après-midi, on a choisi d’aller se plonger dans Gimme danger, nouveau documentaire signé par Jim Jarmusch, homme décidément très présent à Cannes cette année (pour lire notre critique de Patersoncliquez). Présenté comme un “documentaire sur Iggy Pop” lors des conférences officielles, il traite en réalité des Stooges, le groupe tout aussi légendaire dont l’iguane fut le chanteur, au tout début des années 70. Mais la déception a été grande : bien trop classique et scolaire, Gimme danger s’est contenté de nous relater l’itinéraire des Stooges, sans analyse, sans fièvre, sans frisson… “No fun”. Pour lire notre critique de Gimme danger, cliquez.

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La Rédaction

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