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“Bohemian Rhapsody” : le grand plongeon dans l’univers de Queen

“Bohemian Rhapsody” : le grand plongeon dans l’univers de Queen

31 October 2018 | PAR Aurore Garot

Les tubes mondiaux de Queen ne tomberont jamais dans l’oubli. Le film Bohemian Rhapsody de Bryan Singer en est la plus belle preuve. Le biopic musicale sur Freddie Mercury, icône du groupe de rock est aussi vibrant qu’entraînant et rend hommage à un des groupes de rock les plus mythiques du XXe siècle.

Cela faisait huit ans que Bohemian Rhapsody était en chantier. Après plusieurs changements de tête d’affiche (qui se termine bien avec Rami Malek), de multiples réécritures et le remplacement de dernière minute du réalisateur Bryan Singer par Dexter Fletcher, le biopic retraçant la vie du chanteur et de son groupe sort enfin dans les salles françaises ce mercredi 31 octobre. Et le résultat est plus que satisfaisant malgré quelques faiblesses narratives.

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Rami Malek dans la peau d’un Freddie Mercury flamboyant et touchant

Comment Rami Malek qui avait joué un hacker dépressif, paranoïaque et asocial s’est-il transformé en un dieu de la scène rock à la fois flamboyant, extravagant, diva et touchant? Il avait déjà montrer son talent en interprétant le héros de la série « Mr Robot ». Mais avec Bohemian Rhapsody, l’acteur américain dépasse toutes les attentes en se transformant en un Freddie Mercury plus vrai que nature. La ressemblance n’était pourtant pas évidente. Mais c’était sans compter le maquillage, les perruques, la prothèse nasale, le dentier (quoi qu’un peu trop visible), la moustache, les costumes extravagants et ultra-moulants, les cours de chant et de piano ainsi que le coaching de mouvement pour reproduire la gestuelle du chanteur. Le changement est radical et dans les yeux des spectateurs, c’est l’essence même de Freddie Mercury qui s’érige. Son déhanchement sur scène, ses « Darling » légendaires, son impertinence… Avec l’acteur d’origine égyptienne, on en oublie presque qu’il n’est pas réellement notre dieu du rock. Ceux qui avaient pu douter de cette tête d’affiche, regrettant Sacha Baron Cohen (le premier sur la liste pour jouer Mercury) peuvent désormais se taire à jamais. L’acteur américain est extraordinaire en  incarnant toutes les facettes de son personnages avec brio.

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Une véritable immersion dans l’univers «queenien »

« Bohemian Rhapsody », « Another One Bites the Dust », « We Are the Champions », « Love of my life », « Killer Queen », «We Will Rock You »,… Tous les plus grands tubes du groupe mythique y passent, à travers les concerts reconstitués au détail près, quelques live originaux, les séances d’enregistrement en studio et les périodes de création.

Les poils s’hérissent quand le guitariste Brian May (Gwilym Lee) tape du pied et des mains pour faire naître « We Will Rock You » qui deviendra le must de la symbiose avec leur public. Le sang bouillonne quand le groupe compose « Bohemian Rhapsody » et que le batteur Roger Taylor (Ben Hardy) répète « Galileo » poussé par Freddie Mercury qui le somme d’aller toujours plus haut dans les aiguës pendant des heures. Les larmes montent lorsqu’une foule de milliers personnes, à travers la vidéo originale du concert de Rio, chantent d’une voix unique « Love of my Life » devant le dieu de la scène, bouche bée. Le souffle est coupé au Live Aid à Wembley en 1985, dernière scène du film qui reconstitue dans sa totalité le concert (vingt minutes) de Queen et qui dresse définitivement Freddie Mercury en icône. L’apothéose finale. Bryan Singer nous offre l’occasion de vivre ce concert comme si nous y étions.

Ce film est une véritable célébration de leur musique. Le supplice des spectateurs est de rester bouche cousue, assis sur un siège devant l’écran où prend naissance l’univers de Queen. Avec May et Taylor en coproducteurs du film, les plus beaux moments du groupe sont présentés tout comme les tensions et disputes liées aux droits d’auteur ou encore à leurs désaccords musicaux. Ils rappellent aussi un aspect très important du groupe : Queen n’est pas égal à Freddie Mercury. Chacun a composé avec passion les chef d’œuvres musicaux connus de tous.

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Un biopic sur Queen ou sur Freddie Mercury ?

Bohemian Rhapsody fait danser, chanter, headbanger sans aucun doute. Il donne aux fans l’occasion de profiter d’un bon son et d’un écran géant pour savourer la musique et les concerts de Queen tout en découvrant leur processus créatif de leur rencontre à la fin des années 60 au Live Aid en 1985. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un biopic sur la vie de Freddie Mercury, et que la musique, bien qu’ayant une place extrêmement importante ne se résume pourtant pas à ça. Il y a aussi son homosexualité, sa personnalité fêtarde où drogue, alcool et orgie sont de la partie, son rapport compliquée à son identité familiale (Farrokh « Freddie » Bulsara est né dans une famille iranienne) et le sida qu’il ne dévoile au grand public que sur son lit de mort. Toutes ces facettes de lui sont évoquées, abordées en surface, à travers l’implicite et quelques scènes suggestives. Difficile alors de cerner le fil directeur du film avec d’un côté l’importance de la musique et de l’autre quelques « clins d’œil » sur sa vie réduite à une narration plate, sans profondeur qui ne prend aucun risque (si on peut appeler ça un risque), à aborder frontalement sa vie privée.

Crédits photo : ©Affiche

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Aurore Garot

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