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Best-of ciné 2016 : les meilleurs films étrangers de l’année 2016

Best-of ciné 2016 : les meilleurs films étrangers de l’année 2016

21 December 2016 | PAR Gilles Herail

Le marché français a toujours su garder une place pour les films d’auteur étrangers, issus de tous les continents, malgré l’omniprésence des productions hexagonales et américaines. Les journalistes de Toutelaculture vous proposent chacun leur top 5 (sans classement) de ces longs-métrages venus d’ailleurs, qu’ils soient allemands, italiens, anglais, mexicains, coréens (etc.). Voici le Best-of ciné 2016. 

films-etrangers

Gilles

Toni Erdmann : la surprise de l’année, révélant une réalisatrice pleine d’idées (Maren Ade) et une comédienne extraordinaire (Sandra Hüller). Du cinéma qui ose surprendre et imposer un rythme et un ton singuliers, entrecoupés d’explosions burlesques jubilatoires.

Folles de joie : Paolo Virzi signe un road-movie féminin profondément attachant, offrant deux magnifiques rôles à Valeria Bruni Tedeschi et Micaela Ramazzotti pour aborder sans pathos et avec beaucoup de justesse la question de la dépression et de la bipolarité.

Soy Nero : Rafi Pitts affirme une vraie vision d’auteur pour questionner la notion de frontière, en s’intéressant au destin des green-card soldiers, clandestins engagés dans l’armée pour décrocher le droit de rester sur le sol américain.

Moi Daniel Blake: Ken Loach offre un plaidoyer pour le droit à la dignité des chômeurs et des précaires, dans une Angleterre qui a pris le tournant du flicage et de la culpabilisation institutionnelle des plus pauvres.

Mademoiselle:

Yaël

Mr Gaga : Tomer Heyman dresse un portrait pluriel du chorégraphe Ohad Naharin. Un film magnifique sur la danse, l’engagement, la création, l’intime et sur le lien entre art et politique.

Diamond Island :  Davy Chou filme une fresque magique sur la jeunesse cambodgiene d’aujourd’hui. Illuminé, drôle et très travaillé, Diamond Island a été une des claques de la Semaine de la Critique.

Fritz Bauer : Lars Kraume a raflé pas ma de prix avec ce troisième films en trois ans qui nous parle de Fitz Bauer, linitiateur des “procès d’Auschwitz”. Un film qui nous remeta dans l’atmosphère de l’Allemagne du Wirtschaftswunder et dans la poursuite forcenée de Mengele, avec des costumes très réussis. s

Olivia

Aquarius de Kleber Mendoça Filho: une magnifique évocation du temps perdu sensuelle et puissante. La musique est fabuleuse.

Sierranevada de Cristi Puiu: un dîner-épopée harassant. Le revoir, ou le vivre soi-même, pour les fêtes…

Toni Erdmann de Maren Ade: très beau film, constamment sur la corde. Les scènes de malaise, étirées, sont très réussies.

John From de Joao Nicolau : une délicieuse fantaisie portugaise. La fraîcheur des premières amours.

Grégory

Préjudice de Antoine Cuypers: Un film belge à l’univers inquiétant, décalé et fantastique. La rencontre entre Festen, Théorème et The Shining. Nathalie Baye et Thomas Blanchard impressionnent dans ce premier film d’une grande maturité.

Keeper de Guillaume Senez: Autre premier film belge dont les qualités d’écriture, de réalisation et d’interprétation impressionnent. Keeper raconte le quotidien difficile d’adolescents qui vont devenir parents. Un vrai regard de cinéaste est porté sur ces gamins forcés de grandir trop vite. Aucun pathos et une vrai maturité font le prix de ce film. Ses deux jeunes acteurs, Kacey Mottet Klein et Galatéa Bellugi, devraient confirmer à l’avenir. Coup de cœur !

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit : Coproduction entre le Japon, la Belgique et la France, La tortue rouge est un film d’animation réalisé par le néerlandais Michael Dudok de Wit. Ces multiples origines, loin de déséquilibrer le film, en font une œuvre cohérente et d’une grande richesse. Sans dialogue, La Tortue rouge est un film d’animation exigeant qui, pourtant, reste accessible au plus grand nombre. On est bouleversé par l’histoire d’un naufragé. On suit avec émotion les différentes étapes de sa vie. C’est beau. C’est simple. C’est fort.

Le garçon et la bête de Mamoru Hosoda: Le dernier film d’un magicien du cinéma d’animation japonais, après le merveilleux Les Enfants loups, Ame et Yuki. Le garçon et la bête est un récit initiatique drôle et émouvant. Une nouvelle preuve de la diversité qu’offre aujourd’hui le cinéma d’animation. En outre, le film confirme le grand talent Mamoru Hosoda. Et si le cinéma japonais avait trouvé le successeur de Miyazaki?

The Assassin de Hou Hsiao-Hsien: Quand le cinéaste taïwanais des Fleurs de Shangaï signe un wu xia pian, on ne peut évidemment pas s’attendre à un film d’action et d’aventures lambda. The Assassin est un film contemplatif, dont les combats sont peu nombreux ou hors-champ. Les amateurs du genre seront peut-être déçus. Mais, en vrai artiste, Hou Hsiao-Hsien propose une expérience cinématographique fascinante, envoutante, poétique. The Assassin, pour peu qu’on accepte de se laisser embarquer, est un film d’une beauté à couper le souffle ! Et Shu Qi est divine.

Geoffrey

Clash de Mohamed Diab : Un impressionnant film de violence urbaine, vu entièrement depuis l’intérieur d’un fourgon blindé. Le tableau d’une Egypte déchirée et déchaînée, après la destitution de Morsi en 2013. Mohamed Diab y compose des scènes à peine croyables, pourtant tirées d’événements réels… Percutant. Et soutenu par le talent de magnifiques interprètes.

Mademoiselle de Park Chan-wook. Ou le célèbre réalisateur au sommet de son art technique, mais aussi lancé dans l’exploration d’un vrai fond. Un thriller sulfureux sur la situation de la Corée au début du XXe siècle, l’érotisme à la japonaise, et la lutte des femmes contre la mainmise terrible des hommes dans ces temps anciens. Autant de thèmes développés de manière haletante, et pris en charge par de splendides acteurs.

Joanna

Toni Erdmann : Un retour au bon vieux comique de situation, burlesque et absurde, profondément touchant. Le film de Maren Aze est au fait des tensions sociales d’une société Allemande en pleine mutation, et plus largement du paradoxe qui existe entre les générations précédentes et la nouvelle : sans politiser mais avec une douce satire, la réalisatrice nous présente un carrefour de solitudes très humain, qui prête à sourire, avec des choses simples, et nous invite le temps d’un film à lâcher prise.

Folles de joie  : Paolo Virzi, Valeria Bruni-Tedeschi, voilà une affiche qui devrait suffire à convaincre tous les amoureux de cinéma Italien. Délicieux Road-movie entre deux “folles” évadées d’un asile Toscan, ce film oscille entre un humour noir follement décadent et une virtuosité dramatique portée par ce magnifique duo d’actrices, deux femmes à la dérive dans un monde d’hommes et d’injustices. Questionnant les troubles psychologiques sans prendre parti, Paolo Virzi signe une nouvelle pépite du cinéma transalpin, appuyée par une photographie qui sublime les paysages de la Toscane et forte d’un idiome mélodieux et théâtral.

Hugo

Mademoiselle. Park Chan Wook nous plonge dans un thriller à double face qui surprendra à plusieurs reprises le spectateur, mais pour son plus grand plaisir. L’esthétique du film est à tomber et les révélations qui s’enchainent nous scotchent au siège.

Belgica. Le réalisateur d’Alabama Monroe continue d’explorer les liens familiaux avec cette fois ci, le destin de deux frères qui ouvrent leur propre bar / boite de nuit. Les péripéties qui en découlent va les confronter et le choc sera brutal. Le film dispose également d’une bande originale pimpante.

Le Client. Asghar Faradhi fait son retour sur ses terres et ajuste son nouveau film avec la même justesse que les précédents. Une histoire surprenante qui tient en haleine jusqu’à l’épilogue plein de tension.

Julieta. Encore un grand nom du cinéma étranger dans le top, avec Pedro Almodovar. Il retrouve son amour de jeunesse en mettant en scène les femmes qu’il filme avec maestria.

Folles de joie. Cette découverte de Cannes a su redonner de l’énergie aux festivaliers en manque de sommeil. Il faut dire que l’énergie du duo (dont Valeria Bruni Tedeschi) est présent d’un bon à l’autre, pour ce Thelma et Louise version italienne.

visuel : collage

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Gilles Herail

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