Arts

L’Afrique de Guy Tillim à la fondation Henri Cartier Bresson

26 February 2009 | PAR marie

Le grand photographe sudafricain Guy Tillim est exposé jusqu’au 19 avril à la Fondation Henri Cartier Bresson. Sur ses clichés de Johannesburg (2008), de la RDC ou du Mozambique, des vides et des verres brisés, les oubliés de la décolonisation et des reconstructions post-apartheid… A voir.

 

Le ciel du Jo’burg de Guy Tillim est bas et lourd, pesant comme un couvercle…

 

jo'burg guy tillim

 

Vue de Hillbrow vers le Nord depuis le toit du Mariston Hotel

Pas de place dans cet étau qu’est le centre ville pour les plus déshérités, ceux-là mêmes qui avaient émigrés à la fin de l’apartheid (1991) parce qu’ils voyaient dans la ville re-naissante une issue, tandis que les Blancs, qui prédisaient « l’apocalypse », faisaient le chemin inverse, laissant à leurs agents le soin de collecter les loyers. Aux mains des seuls locataires, les tours sont devenues des « microcosmes anarchiques », leurs cages d’escaliers des « poubelles »… La municipalité a finalement ordonné l’expulsion des locataires devenus « illicites ».

Guy Tillim est passé derrière ces expulsions, a photographié les objets jetés en vrac dans les escaliers et les pièces abandonnées. Il s’est aussi immiscé dans les intérieurs encore habités, dans des chambres aux murs délabrés, dans des lieux où le temps semble narguer les habitants en prenant un malin plaisir à s’étirer indéfiniment.

 

 

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Yonela Kmaza, Grafton Road, Yeoville

 

 

 

guy tillim

Vue d’un appartement de Jeanwell House donnant sur l’intersection des rues Nugget et Pritchard

C’est peut-être pour tenter de faire face à ce temps provocateur que Mbulelo a ouvert chez lui un « bar »… L'”enseigne” n’a pour justifier son appellation que quelques bouteilles de bière traînant par terre… Sur ces photos de bar comme sur les autres clichés, règne un silence assourdissant… Comme si, qu’il soit à Jo’Burg, à Antsiranana (Madagscar) ou à Maputo (Mozambique), Guy Tillim avait saisi l’Afrique à l’heure de la sieste. En dépit de la présence d’archives croulantes, les bureaux d’administrations sont vides, les bureaux troués. Et dans les rues, gisent des statues déboulonnées, cadavres de l’époque coloniale que les musées n’ont pas encore ramassés.

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Dactylos, Hôtel de Ville, Likasi, RD Congo, 2007 

Le calme de ces clichés est troublé par quelques photos de lycée (Lubumbashi, RDC) et surtout par la série prise lors des élections législatives du Congo en 2006, premières élections libres dans le pays en 40 ans. Les images, qui n’avaient pu être diffusées dans la foulée des évènements, avaient été publiés en juillet 2007 par le quotidien indépendant Le Phare. « Pour un Congo Uni, fort et prospère, je vote Joseph Kabila » lit-on à côté de la photo en flammes du candidat…

Guy Tillim, Jo’burg/ Avenue Patrice Lumumba, jusqu’au 19 avril 2009, à la Fondation HCB, 2, impasse Lebouis, Paris 14e, 01 56 80 27 03. du mardi au dim de 13h à 18h30, plein tarif 6 euros, TR : 3 euros. Entrée libre le mercredi de 18h30 à 20h30 (derniers billets remis à 20h). Métro Gaîté ou Edgar Quinet.

 

MB

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marie

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