Arts
Chiharu Shiota, l’infini en tous points reliés

Chiharu Shiota, l’infini en tous points reliés

09 January 2012 | PAR Bérénice Clerc

Après avoir bouleversé les visiteurs de La Maison Rouge fondation Antoine de Galbert en 2011 avec ses robes emprisonnées par des fils et ses valises porteuses d’histoire, de culture, de mémoires lointaines et futures, Chiharu Shiota revient, pour notre plus grand plaisir, à Paris du 7 janvier au 18 février 2012 chez Daniel Templon.

Chiharu Shiota est Japonnaise, née à Osaka, elle habite et travaille à Berlin en Allemagne. Discrète, douce, secrète, délicate et forte comme son œuvre, elle laisse au spectateur la liberté de dialoguer avec ses œuvres et nous épargne ainsi, comme le font les plus grand artistes, de discours explicatifs, psychanalytiques ou faussement intellectuels.

Daniel Templon lui offre les murs de sa galerie, elle laisse l’espace donner naissance à l’œuvre, s’imprègne du lieu et découvre alors exactement ce qu’elle va y créer.

Infinity est le titre de cette exposition, illusion d’une infinité inexistante, utopie absolue d’un monde, d’une vie, d’un espace, d’un corps sans limite. Tout est lié, tout se relie, un fil quasi unique tisse le monde, sa toile protectrice rassure l’Homme, lui donne des limites, protections illusoires, étreintes rassurantes.

Comme un phare tisse de son fil lumineux l’espace entre l’océan et la terre, Chiharu Shiota tricote les fils d’un univers infini en tous points reliés.

Dès l’entrée dans la galerie l’espace absorbe, la lumière vacille, vrille, tremble, les dimensions se mélangent, l’œil s’interroge, l’immensité sensuelle caresse, emporte.

Par amour pour Thésée, Ariane lui offre un fil pour sortir du labyrinthe, par amour Chiharu Shiota donne à voir le labyrinthe du monde en un fil créateur d’espaces multidimensionnels.

Puissantes et troublantes visions, des lampes battent fébriles semblables à un cœur empêché dans un corps étroit aspiré par l’angoisse du vide.

Une vitrine laisse apparaître une autre œuvre, une robe d’enfant, vide, magique et intemporelle comme dans les contes, happée par les fils noirs qui l’emprisonne et la font vivre.

Quelle âme porte cette robe ? Quelle histoire nous raconte-t-elle ? Chaque spectateur invente sa propre saga. Attirance, répulsion, fascination… Novices, amateurs d’art, collectionneurs, fanatiques du conceptuel ou des installations nul ne peut rester insensible au travail de Chiharu Shiota.

Une artiste à découvrir et à suivre de très près tant ses œuvres et son espace de création ouvrent de nouvelles portes aux horizons multiples et universels comme l’art.

Les Marmots à Gaveau : encore !
Boss : Gus Van Sant se lance dans la série
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

One thought on “Chiharu Shiota, l’infini en tous points reliés”

Commentaire(s)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration