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Le Salon du dessin, place aux stars

Le Salon du dessin, place aux stars

25 March 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Vingt-quatre ans déjà que le Salon du Dessin prend ses quartiers de printemps à Paris, dont plus de dix passés au prestigieux Palais Brongniart, l’occasion de voir les stars de la peinture sous leur trait cette fois crayonné.

Réguliers et nouveaux venus
Il y a ceux qui viennent depuis vingt ans, et de père en fils. C’est le cas d’Arturo Cuellar qui nous confie devant le fusain d’Odilon Redon, Homme primitif sur un rocher, que le Salon n’est pas qu’un salon. C’est le lieu où il préfère exposer car “ici se croisent les amateurs, les collectionneurs, les musées, c’est très agréable”. La pièce maîtresse de son stand est peut-être un magnifique Van Gogh, Arrière-cour avec deux figures. D’autres sont là depuis une dizaine d’années. Mathieu Néouze semble à l’aise au milieu de sa merveilleuse collection. Ici, un Bonnard qui semble inachevé, normal, c’est une illustration pour solfège. Et au centre, une monumentale et rare sanguine de Carlos Schwabe, L’Art vainqueur. Certains fêtent leur première fois. Et c’est happé par une encre sur papier de Keith Haring que nous nous arrêtons chez Damien Boquet. Lui travaille en cabinet et le choix de venir sur le salon lui permet de rencontrer “un public qui ne (le) connait pas”. Il s’agit ici “que les œuvres se mettent en valeur les unes avec les autres”. Et c’est le cas, rien n’écrase rien. Le “petit” Duo de Degas, mais surtout la magie poétique du Cassat avec Mère et enfant.

Le contemporain à la fête
Croire que le salon du dessin est l’antre du classicisme est une erreur. Le contemporain, au sens historique du terme, c’est à dire s’étendant du lendemain de la Révolution française à nos jours est ici à la fête. Nombreuses sont les galeries qui proposent des croquis du Corbusier qui sera à l’honneur à Beaubourg en avril. A la galerie Zlotowski on trouve deux tableaux de l’architecte, Etude pour Le déjeuner près du phare et Nature morte puriste au gant et au coquetier. On croise aussi un Athlète toujours de la main du “fada”, cette fois chez Guillermo de Osma. Au fil du parcours, on reluque de nombreux Matisse, notamment à la Galerie de la Présidence ou, la superbe Persane allongée ici proposée par la galerie Ditesheim & Maffei Fine Art. Déambuler dans le salon, c’est aussi découvrir des périodes oubliées de l’histoire de l’art. Impossible avant de savoir avant de s’approcher du cartel que cette femme aux rondeurs appétissantes est un Fautrier, “période chocolat” nous dit-on à la Galerie de la Présidence. Au même endroit, on reste bouche-bée devant ce qui s’avérera être notre coup de cœur absolu, un Couple dansant d’Egon Schiele. Le trait est ici vide d’angoisse pour représenter un après d’épuisement.

En tout, ce sont 39 galeries qui présentent plus de 1000 dessins. L’occasion d’un tour d’horizon précis et pointu de l’histoire de cet art en continuel mouvement. Ici en revanche, contrairement à ce qui a été pensé pour Drawing Now aucune allusion n’est faite en soutien aux morts de Charlie Hebdo.

Infos pratiques

La Machine du Moulin Rouge
Centre de Rencontre Château du Pont d’Oye
Smaranda Olcese

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