Arts
Présence mondiale, absence d’art, Damien Hirst chez Gagosian

Présence mondiale, absence d’art, Damien Hirst chez Gagosian

13 January 2012 | PAR Bérénice Clerc

A Paris et dans les 11 galeries Gagosian du monde s’inaugurent en ce moment des expositions consacrées aux peintures à pois ou « Dot Paintings » de Damien Hirst artiste anglais aux ventes spectaculaires chez Sotheby’s.

Galeriste ou marchand d’art, artiste ou chef d’entreprise, Gagosian et Damien Hirst manque hélas de passion et d’élan artistique.

Vernissage sans partage, linéarité et froideur branchée, le look des amateurs d’art sur talons très haut perchés devenait hélas plus captivant pour certains spectateurs que l’exposition en elle-même.

L’argent n’empêche pas l’art d’être pertinent, il ne faut pas vivre dans la plus grande misère pour voir le monde et le rendre visible. Le Titien, Rubens, Greco, Dürer ou Courbet pour citer les plus anciens ont réussis à construire des stratégies astucieuses pour faire de leur art un moyen de devenir riche. Andy Warhol serait peut-être le père spirituel de Damien Hirst qui rêve lui aussi d’universalité.

Hong-Kong, Los Angeles, Rome, Genève, New-York et donc Paris réalise son rêve et offre au monde une déferlante de points de couleurs.

23 tableaux de divers formats, systématisme, vision d’un art à l’échelle de la mondialisation, des copies multiples, semblables avec une illusion de différence, un relief de peinture à peine habité par l’artiste et le spectateur. Entre 400 000 et 1,5 millions de dollars la toile mais seulement un tiers est à vendre, les collectionneurs avides et snobs extrémistes devront donc se dépêcher de « pointer » !

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience » disait René Char. Le vocabulaire médical inventif peine à sortir ces toiles de leur pauvreté artistique.

Si on cherche bien on peut se souvenir du Damien Hirst artiste créateur, amoureux de la couleur, du concept,  dénonçant l’omniprésence des médicaments dans la société, découpant des animaux en morceaux…Une époque où il produisait autre chose que de l’argent où il n’était pas à la tête d’une entreprise de cent personnes pour créer ses œuvres et des évènements digne du Showbiz.

Son divorce avec l’art conceptuel est consommé, il le compare à un flirt et le justifie par l’emprise passé de l’alcool…Il faut absolument lui trouver une solution pour renouer avec sa créativité, sa ferveur artistique grâce à d’autres substances que l’alcool, l’argent, lui, donne des ivresses illusoires.

Il déclare attendre d’être vieux pour exposer dans un musée d’art, souhaitons lui d’ici là de retrouver du talent et créer de la nouveauté riche d’idées et vibrante comme un objet d’art.

Conversation entre Claude Régy et Laurent Mauvignier au Théâtre de la Ville
La télévision connectée balaye les codes audiovisuels
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration