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Sylvain Amic et Joanne Snrech nous parlent de l’exposition ABCDUCHAMP au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Sylvain Amic et Joanne Snrech nous parlent de l’exposition ABCDUCHAMP au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

24 May 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Sylvain Amic est directeur de la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, Joanne Snrech est conservatrice XIXe, art moderne et contemporain. Ils sont tous les deux commissaires de l’exposition ABCDUCHAMP et nous parlent de cet événement qui se tiendra du 14 juin au 24 septembre au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Le titre de l’exposition sous-tend l’idée d’un parcours pédagogique, est-ce exact ?

Joanne Snrech : Tout à fait ! Le parcours va se dérouler sur le mode de l’abécédaire : de A à Z, le visiteur va découvrir les grandes œuvres et les grandes idées associées à Duchamp. Du A de Armory Show, sa première exposition marquante, au Z de son amis Zayas, en passant par le E de Erotisme (une des constantes de son œuvre), le L de Langage, sans oublier le R de Ready-made, l’un des apports fondamentaux de Marcel Duchamp à l’histoire de l’art du XXe siècle. En sortant de l’exposition, le visiteur possédera tous les fondamentaux pour soutenir une conversation sur l’œuvre de Duchamp !

unnamed-23Quel regard nouveau peut-on poser sur Marcel Duchamp ?

Sylvain Amic : Etant donné l’importance de Marcel Duchamp pour l’histoire de l’art, beaucoup d’études et d’expositions lui ont déjà été consacrées. De notre côté, nous avons essayé, dans ABCDUCHAMP, de revenir aux sources, de nous appuyer sur les propos de l’artiste et sur les archives conservées pour transmettre sa propre vision de son travail, en favorisant ses commentaires personnels plutôt que les interprétations d’historiens de l’art. Les occasions de voir l’œuvre de Duchamp restent rare : c’est la première exposition à Rouen depuis 1967 et nous serons les seuls à commémorer le 50e anniversaire de sa disparition.

Est-ce que des oeuvres moins connues seront exposées ?

Joanne Snrech : Oui. Nous travaillons avec plusieurs collectionneurs privés, et nous avons la chance qu’ils aient accepté de nous prêter des œuvres qui ne sont que très rarement – voire jamais – vues, comme des dessins originaux de Duchamp des années 1910, une reliure qu’il a réalisée pour une édition du Manifeste du surréalisme d’André Breton, ou une curieuse urne funéraire signée de son double féminin, Rrose Sélavy. Plus généralement, comme le musée des Beaux-Arts de Rouen ne possède aucun des ready-mades de Duchamp, beaucoup de visiteurs découvriront sans doute ces œuvres pour la première fois.

Est-ce que Rrose Sélavy se place au R ou au S dans votre ABCDaire ?

Sylvain Amic : En fait, nous avons choisi d’inclure Rrose Sélavy au sein d’une entité plus large qui est celle de la question des Identités de Marcel Duchamp, à la lettre i donc. Rrose Sélavy est en effet son alter-ego le plus abouti et le plus spectaculaire, mais tout au long de sa vie Duchamp a beaucoup aimé changer d’apparence et endosser de nouvelles identités.

Allez-vous vous amuser de la descente d’escalier ?

Joanne Snrech : Le Nu descendant un escalier n°2, une des œuvres emblématiques de Duchamp est intéressante car en l’espace d’une année elle a été rejeté du Salon des indépendant à Paris, exposée dans l’indifférence au Salon de la Section d’Or, puis fait scandale à New York ! Duchamp en a tiré la conclusion que c’est le regardeur qui fait l’œuvre. L’œuvre conservée à Philadelphie était engagée dans une exposition en Asie, aussi nous présentons à la place une très amusante photo d’Eliot Elisofon montrant « Marcel Duchamp descendant un escalier ».

Visuel: Marcel Duchamp (1887-1968), Roue de bicyclette 1913/1964, Localisation : Paris, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle. Photo (C) Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Bahier / Philippe Migeat © Association Marcel Duchamp / ADAGP, Paris 2018.

Infos pratiques

Musée de l’illustration jeunesse
Le Nez Rouge Face au 13, Quai de l’Oise, 75019 Paris
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Christophe Dard
Titulaire d’un Master 2 d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Christophe Dard présente les journaux, les flashs et la chronique "L'histoire des Juifs de France" dans la matinale (6h-9h) sur Radio J. Il est par ailleurs auteur pour l'émission de Franck Ferrand sur Radio Classique, auteur de podcasts pour Majelan et attaché de production à France Info. Christophe Dard collabore pour Toute la Culture depuis 2013.

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