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Roman d’une garde-robe : billet pour la Belle Epoque au Musée Carnavalet

Roman d’une garde-robe : billet pour la Belle Epoque au Musée Carnavalet

03 November 2013 | PAR La Rédaction

 

Le Musée Carnavalet dévoile les secrets de fabrication de la mode parisienne à travers la garde-robe d’Alice Alleaume, vendeuse dans les plus grandes maisons de haute couture au début du XXème siècle et femme du monde. D’une robe à l’autre de cette collection entrée par donation au Musée Galliera, se dévoilent les modes, les tendances et les noms qui faisaient le Paris de la Belle Epoque.

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Le voyage commence par des vêtements portés par la mère d’Alice, Adèle Dumas, « couturière en robe » et de sa sœur, Hortense, première vendeuse chez Worth. Les liens familiaux avec la mode et la haute couture amèneront Alice quelques années plus tard à travailler pour les plus grandes maisons parisiennes comme Laferrière, fournisseur de l’aristocratie et des cours européennes, et à côtoyer le temps d’un essayage les clientes les plus influentes comme la Baronne de Rothschild ou Madame de Beistegui.
Le trajet est entrecoupé de plusieurs arrêts qui offrent des informations essentielles sur une partie oubliée de la mode. L’histoire de l’établissement Worth permet d’évoquer la naissance de la place Vendôme, comme haut lieu du luxe parisien ainsi que le fonctionnement des nombreuses maisons de coutures qui y ont, à l’époque, établi leurs ateliers. Le tout illustré de toiles appartenant au Musée Carnavalet rendant compte de la vie trépidante de ce lieu, à l’orée de la Première Guerre mondiale. Le réel hommage au chic et au savoir-faire parisien est rendu à travers la reconstitution de l’atmosphère d’un atelier de la maison Chéruit établit au 21 place Vendôme, où Alice Alleaume a connu l’apogée de sa carrière entre 1912 et 1923.
Le voyage se termine par des robes des années 1920-1930, se multiplient alors des bijoux Cartier, des chapeaux Marcelle Demay, des robes à paillettes et des vestes noires qui impressionnent de par leur coupe si moderne. L’esprit divague, porter cette robe du soir « Walkyrie » signée Jeanne Lanvin pourrait encore faire son effet, les parallèles avec les créateurs contemporains commencent à fuser. Tout brille, scintille, la vie des années folles est à portée de mains.

Les portes se referment, les yeux pétillent, de légers sourires se forment aux coins des lèvres, l’atmosphère de cette exposition est dure à quitter et c’est seulement en traversant la cour intérieure du Musée Carnavalet qu’éclate la bulle de champagne dans laquelle Alice Alleaume nous invite pour le plus grand bonheur des amateurs de romans typiquement parisiens.

 

Audrey Altimare.

© Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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