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Pippo Delbono à “fleurs” de peau au Centre Pompidou

Pippo Delbono à “fleurs” de peau au Centre Pompidou

04 October 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le Centre Pompidou offre au metteur en scène, cinéaste et acteur italien un focus labyrinthique  qui nous entraîne dans l’esprit torturé d’un artiste à vif. Il nous a guidés dans son installation “La mente che mente”  pour une visite toutes douleurs dehors.

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Au programme pendant tout ce mois,  des projections des films de Pipo Delbono : Guerra; Grido, La Paura, Amore Carne, Sangue et Vangelo, des courts métrages et les captations des spectacles. Egalement, une performance inédite samedi 6 octobre à 19H30 dans la petite salle. On rencontre Pippo Delbono à l’entrée de l’exposition. Il nous dit : “On est dans un labyrinthe qui peut être un peu ma tête. Un endroit dans lequel je me suis retrouvé pendant une période et je me suis laissé abandonner et petit à petit j’ai perdu un peu le sens.”

Et effectivement…Dans un imbroglio de hauts murs en carton plissé on entre, on pousse des portes en plastique, presque hospitalières. On se perd, vraiment, et pourtant, le fil est simple. Pippo Delbono va mal, il le dit, le montre et veut s’en sortir. Alors, on déambule dans ce parcours, allégorie à peine fantasmée de son cerveau. Du gris, du noir vraiment noir, de la lumière rose… nous sommes envahis par l’ambiance et le son de la voix, en français, de l’artiste qui raconte son âme. Des télévisions posées au sol nous offrent des clés. “Il y a ma voix tout le temps, qui raconte les jours, ce que j’ai fait tel jour. J’ai fait tout en français. Ce sont des moments de la vie.”

On le voit couché sans espoir sur un lit, ou au contraire allongé dans un champs, tourné vers la vie. Les œillets de son amie Pina ne sont pas loin ni son univers. Dans une projection, on peut croiser sa famille de cœur : Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Bobò, Margherita Clemente, Ilaria Distante, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Gianni Parenti, Pepe Robledo, Grazia Spinella, Nina Violic, Safi Zakria, Mirta Zecevic. Car Pippo Delbono n’a jamais fait que ça : offrir une cour des miracles toute en soie pour les “putains, les pédés, les clodos, les gitans“.

Ici, il est seul en scène dans un espace où le vide est sculpté. Il est l’heure de s’ausculter. Il nous dit :  “La cour des miracles c’est moi maintenant.”  Comme toujours, dans ses sombres spectacles, à la fin, on respire. Dans son Vangelo, on écoutait Led Zeppelin pour conclure. Ici, pas de musique, mais une paix, enfin. Une ouverture spacieuse surtout où l’on peut l’accueillir, et l’aider à respirer, lui qui en une vie de théâtre et de films a avalé sans cesse toute la peine du monde.  “Je pourrai dédier ce travail à ma compagnie, c’est ma famille qui me donne des choses, qui m’attend et de plus en plus je veux remercier ma compagnie pour ça”, nous confie-t-il.

Des larmes et des fleurs, des vivants et des morts, le tout dans une œuvre, à traverser pour en sortir différent, jusqu’au 5 novembre, au Forum -1 du Centre Pompidou.

Tout le programme est à retrouver ici

Visuel ©ABN

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