Expos
Paris Photo 2017 : les coups de cœur de la rédaction

Paris Photo 2017 : les coups de cœur de la rédaction

09 November 2017 | PAR Hugo Saadi

Après la FIAC en octobre, le Grand Palais accueille comme chaque année en novembre Paris Photo, l’un des événements les plus attendus par les professionnels de la photographie, mais aussi les amateurs. Nos coups de cœurs lors de cette édition 2017.

À voir à la Galerie Les Douches, le travail tout en subtilité de Ray K. Metzker qui utilise le noir & blanc et le jeu des ombres avec finesse. Le résultat est saisissant, les rues de Philadelphie au petit matin semblent encore endormies, le photographe américain capte une ambiance crépusculaire où chaque faisceau de lumière laisse apparaître voitures, piétons ou buildings.

A mi chemin entre l’installation et la photographie, la série de Peter Puklus est à découvrir chez Robert Morat. Intitulée “The Epic love story of a warrior”, les compositions alternant entre noir et blanc et couleurs vives, proposent une traversée dans le quotidien d’un chevalier moderne. Une proposition plutôt surprenante pour un Paris Photo qui est resté encore très classique cette année.

Du côté de la galerie Kow de Berlin, le travail qui nous attire le regard c’est celui de Tobias Zielony. L’artiste allemand nous plonge dans le quotidien de jeunes chez eux, en boite de nuit, mais ce qui interpelle le plus dans sa série de photos (2016-2017), ce sont les couleurs qui s’en dégagent, ici une grande trainé rouge solaire, là un bleu glacial donnant un rendu intime aux clichés.

Petit nouveau dans les allées de Paris Photo (il était présenté à Prisme l’an dernier), la jeune galerie de Jean-Kenta Gauthier à tout d’une grande. Une sélection mêlant cinq photographes dont on retiendra particulièrement le très bel accrochage du travail de JH Engstrom. Dans un angle du stand, une accumulation de photographies serrées les unes contre les autres jusqu’au plafond donne le vertige. C’est la série From back Home datant de 2009 et composée de 100 tirages d’époque. On y retrouve la patte assez torturée du photographe, avec un fourmillement d’images et d’instants volés.

L’œuvre de Daido Moriyama n’est plus à présenter, mais ses photos de rues des années 1980 / 1990 présentées à la Akio Nagasawa Gallery nous transportent pendant un instant. Nous voilà propulsés dans l’agitation des rues tokyoïtes, s’imaginant déambuler dans la capitale japonaise, aux côtés du célèbre photographe.

Plus loin chez Taka Ishii, on trouve un autre japonais Hiroshi Hamaya, dont le travail s’ancre dans les années 50. Très connu pour ses photographies de bains publics et ses portraits de femmes dans les rizières, on a le plaisir de découvrir une série sur les costumes de rues ou de théâtre. On regrette seulement qu’il y ai si peu d’images de cette série.

Détour vers la galerie Sit Down pour contempler l’ensemble photographique de Tom Wood issu de plusieurs séries dont Men & Women. On découvre ces instants de vie d’une tranche pauvre de la Grande-Bretagne. La tendresse de jeunes enfants dans un bus ou d’ados dans un pub côtoie des rues et des intérieurs plus inquiétants. Un beau rassemblement du photographe british.

Entre 1972 et 1975, Susan Meiselas a photographié et interviewé des strip-teaseuses en Nouvelle Angleterre, donnant naissance à sa célèbre série Carnival Strippers. C’est celle là même qui est présentée à la galerie Danziger cette année. Sur les murs, défilent en noir et blanc des portraits de femmes parfois légèrement vêtues, souvent nues et l’air un peu perdu. Un très beau regard aux échos contemporains sur la féminité.

Un stop s’oblige à la galerie Bene Taschen pour admirer le travail de Jeff Mermelstein. Dans sa série couleur Sidewalks, il capture les piétons dans New York et ramène alors des photos surprenantes, amusantes et parfois dérangeantes. L’assemblage y contribue aussi, comme cette juxtaposition d’un tirage d’un homme à lunette tenant son bouquin dans la bouche situé juste au dessus d’une vieille femme mordant dans un dollar. Un travail dans la continuité de Garry Winogrand.

Petite mention spéciale pour l’accrochage de la galerie Kicken Berlin qui par des jeux de cloisons nous invite à déambuler autour des oeuvres de grands artistes comme Günter Brus, Josef Sudek et Ed Van Der Elsken dont la rétrospective vient de se terminée au musée du jeu de Paume, à quelques mètres du Grand Palais.

Visuels © Photo de l’artiste

Marie Crouzet & Hugo Saadi

Yannick Haenel remporte le prix Médicis pour son roman «Tiens ferme ta couronne»
Avoir Raison avec Shopenhauer
Avatar photo
Hugo Saadi

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration