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[Nice] Jean-Paul Goude se livre à une “Introspection” colorée au Théâtre de la Photographie et de l’Image

[Nice] Jean-Paul Goude se livre à une “Introspection” colorée au Théâtre de la Photographie et de l’Image

14 May 2014 | PAR Yaël Hirsch

Après la majestueuse rétrospective des Arts décoratifs (2011), c’est le temps de l'”introspection” pour le publicitaire français le plus talentueux de sa génération. Jusqu’au 25 mai Jean-Paul Goude se livre en 240 pièces dans un retour intime sur ce qui a nourri sa créativité, au premier rang duquel l’on retrouve bien sur ses muses. Rayonnant de joie, ce “Goudemalion” privé est d’une générosité irrésistible. 

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Dans le cadre ensoleillé et souriant du Théâtre de la Photographie et de l’Image, tout commence par des accumulations impressionnantes des appareils photos de celui qui a commencé comme dessinateur… Des vitrines d’objectifs et de focales qui ne peuvent pas ne pas faire penser au sculpteur Arman. Après cette roue de bienvenue, l’on tombe sur une espèce de mur de tendance où les clichés d’une vie de créativité bondissante sont littéralement épinglés. On se penche, on détaille, clic clac, on y est : dans la bain d’énergie, de curiosité, de couleurs et de sublimation du corps de JP Goude.

Les pièces suivantes évoquent plusieurs aspects de l’oeuvre du publicitaire : le goût pour la danse, où l’on découvre que les comédies musicales des années 1950 ou du pas vif du boxer Mohamed Ali et qui sont à l’origine du mouvement incroyable que Goude met dans ses créations; l’érotisme d’un petit français nourri d’image coloniales et qui est toujours allé chercher la beauté dans les formes de physiques “lointains”,  la contrainte très livre des commandes des Galeries Lafayette et aussi la curiosité de celui qui a soudainement été propulsé à la tête du grand magazine américain Esquire et s’est transformé en journaliste, n’hésitant pas à interroger frontalement (et avec érotisme) les ethnies et les identités.

Tout ceci rayonne de vie, de créativité et de sensualité musclée. Un film de 50 minute fait office de confessionnal et l’on se plonge avec délices dans le discours ouvert et intelligent que Jean-Paul Goude a sur sa propre trajectoire. Dans le théâtre magnifique du lieu, l’on revit avec lui lles émois d’enfance, a rencontre avec Grace Jones, l’invention de la “French touch” qui devient synonyme d’extravagance au service du corps et la beauté beur de Farida. Tout autour, dans la salle, les dessins préparatoire du défilé du bicentenaire nous guettent, joyeux témoin d’une heure où l’on se posait un peu moins la question de l’identité passée pour rêver ensemble quel plébiscite métissé de tous les jours l’on voulait redonner à la France qui célébrait la liberté, l’égalité et la fraternité, toutes couleurs dehors.

visuel : affiche de l’exposition

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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