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Le monde tel qu’il est n’est pas le monde comme il Paray

Le monde tel qu’il est n’est pas le monde comme il Paray

27 November 2017 | PAR Romeo Fratti

Le photographe Jacques Paray vient satisfaire notre désir de voyager ici et ailleurs sans jamais le combler, et c’est bien ce qu’entend montrer la rétrospective organisée du 1er au 03 décembre 2017 par Véronique Fratti, avec le soutien de la Ville de Saint Germain-en-Laye et de l’association MICA. Les bénéfices tirés des ventes de cette exposition consacrée à l’œuvre de Jacques Paray seront entièrement versés à l’association MICA, qui a pour objectif d’aider les personnes âgées en difficultés dans leur mobilité.

La photographie de Jacques Paray s’éloigne du réel sans jamais le renier, avec une incroyable poéticité. Considérons à cet égard un cliché issu d’une série consacrée à l’Inde ; sur cette photo – reportée ci-dessous – rien ne donne à voir à proprement parler l’authenticité de la société indienne capturée l’espace d’un instant : l’Inde est simplement suggérée par une scène du quotidien au travail.

La filature de la soie, les tenues vestimentaires et le sourire de l’enfant permettent de faire un clin d’œil possible à la complexité de la réalité socioculturelle qui caractérise les ateliers d’artisans dans ce pays : derrière l’attitude a priori légère du sourire, se cache l’amère vérité d’une enfance orientée bien trop tôt vers le monde du travail, mais tout est dans l’évocation suggestive.

Dans cette même perspective de suggestivité poétique, la photographie qui suit dévoile un regard avide de sensualité :

Les gouttes d’eau constituent un portrait de dos en très petites touches froides, qui se fondent optiquement les unes aux autres. L’effet visuel obtenu évoque le mouvement lent et gracieux du corps féminin, empreint de mélancolie.

Le regard de Jacques Paray, comme celui du peintre, tend ainsi à effacer la frontière entre réel et illusion, non seulement sur le plan de la représentation d’individus, mais également à l’échelle des paysages naturels. La puissance émotionnelle qui se dégage de l’instant saisi est toujours ambigüe, mitigée. Qu’on en juge par ce « nocturne photographique », résolument mélodique malgré son silence :

Les principaux éléments esthétiques du romantisme pictural sont réunis dans cette image : le clair-obscur entre la nuit et la lune, ainsi que le « floutage » de l’image : que représente cette photo, exactement ? Un ciel ? Une pluralité de cieux ? Un angle de vue porté sur un rivage ? De cette incroyable ambivalence quant à la détermination du sujet représenté surgit un tableau baigné de vitalité, qui inscrit la photographie dans la cadre de la création artistique la plus aboutie : loin de se limiter à reproduire la réalité, Jacques Paray en explore les différentes perceptions, et met ainsi en lumière le « champ des possibles » que contient notre monde : pour les plus grand plaisir de nos yeux.
Roméo Fratti
Le Monde comme il Paray, rétrospective consacrée à Jacques Paray, organisée à l’Espace Paul & André Véra de Saint-Germain-en-Laye, du 1er au 03 décembre 2017. Plus d’informations en cliquant sur le lien suivant :

http://www.saintgermainenlaye-tourisme.fr/voir-faire/agenda/exposition-le-monde-comme-il-paray-a-l-espace-paul-et-andre-vera-1376867

www.jacques-paray.com

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Romeo Fratti

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