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[Lyon] Los Angeles, une fiction par ses auteurs et ses artistes au MAC.

[Lyon] Los Angeles, une fiction par ses auteurs et ses artistes au MAC.

09 March 2017 | PAR Yaël Hirsch

Du 8 mars au 9 juillet 2017, le Musée d’Art Contemporain de Lyon dresse un portrait par les arts et par les lettres de cette ville polymorphe, polycentrique et obsédante de modernité qu’est Los Angeles. Multi-générationnel, extrêmement pointu, ce portrait de la ville par ses anges de 25 à 90 ans vous fera franchir la barrière des clichés avec 34 artistes et 84 écrivains.

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Avec l’aide de trois grandes pointures de l’art californien, Hans Ulrich Obrist (Serpentine Galleries), Ali Subotnick (Hammer Museum de LA) et Alex Israel (artiste représenté dans l’exposition), les trois commissaires de l’exposition, Thierry Raspail, Gunnar B. Kvaran et Nicolas Garait-Leavenworth dressent sur deux grands étages et en une centaines d’œuvres un panorama généreux et précis de Los Angeles.

Côté art, dans cette fiction débridée, nous retrouvons Ed Ruscha (l’affiche), John Baldessari, Robert Irvin, Paul MacCarthy (le très important « Rocky », 1976), Catherine Opie et David Hackney. Mais ces derniers côtoient de jeunes talents comme les impressionnants Lizzie Fitch & Ray Trecartin (installations très néo new age aussi bien que double chambre vidéo très critique à l’égard de la pop culture, Plaza Point) et parfois collaborent avec eux (John Baldessari et Meg Cranston). Les liens entre figures mythiques et talents ascendants est toujours très bien tenu et l’exposition montre comment le questionnement identitaire est au cœur de la plupart des travaux présentés (chez l’angelo d’origine iranienne et qui présente des films d’animation, Tala Madani, comme dans l’univers domestique de Kaari Upson, les performances disruptives de Michel O’Marah ou dans les yeux des personnages de Henry Taylor qui semblent sortis des champs de coton. La topographe de la ville joue aussi un rôle crucial chez John Divola paysages qui fonctionnent comme des portraits et Laura Owens, l’écriture devient cartographie.

D’écriture et de littérature, il est beaucoup question dans cette fiction de Los Angeles, avec un salon pour bouquiner à chaque étage de l’exposition et des textes aux murs, qui entrent en résonnance avec les œuvres et signés par Bret Easton Ellis, Joan Didion, Janet Fitch, TC Boyle, Donna Tartt ou même parfois par les plasticiens eux-mêmes quand il s’agit par exemple du poème « Cendrillon » de Alex Smith. Aussi vaste et pleine de méandres que Los Angeles, tellement riche qu’il faudrait y passer des journées entières entre livres et œuvres, Los Angeles, une fiction est une éblouissante exposition qui réussit parfaitement à tenir son Paris : celui de faire le portrait bruissant d’une ville-hydre qui fascine tous les arts et échappe à toutes les sciences. Il ne restait plus que l’intelligence de la fiction pour cerner quelque chose de ce Los Angeles qui nous hante et nous habite.
Visuels : Ed Ruscha, Back of Hollywood, 1977, affiche de l’exposition

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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