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La Tate Britain célèbre les  80 ans de David Hockney

La Tate Britain célèbre les 80 ans de David Hockney

18 April 2017 | PAR La Rédaction

I paint what I like, when I like and where I like* : David Hockney
*Je peins ce que j’aime, quand je le veux et où je veux

Par Sophia Le Bon
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A bigger splash 1967 © David Hockney

On retrouve bien cette liberté d’esprit dans la rétrospective organisée actuellement par la Tate Britain à l’occasion des 80 ans de David Hockney. Cette exposition d’une ampleur inédite explore l’évolution des différents procédés d’expression développés par l’artiste au cours de plus de 60 ans de carrière.
Mais heureusement nul besoin de payer un billet d’Eurostar pour admirer la vaste sélection d’œuvres : elles seront bientôt transférées au Centre Pompidou du 21 juin au 23 octobre 2017.
L’exposition propose de traverser la vie de David Hockney à travers près de 200 œuvres dans le domaine de la peinture, du dessin, de la photographie et de la vidéo.
Après ses premiers tableaux d’étudiants, on découvre l’impact de Los Angeles sur son art, où l’artiste a déménagé en 1964 : les piscines, la lumière étincelante, l’architecture géométrique, la culture du corps et ces « jeunes hommes bien faits ». On espère y trouver la petite pointe d’ironie typiquement anglaise qui éviterait à ces œuvres lumineuses de glisser vers une lecture plate au premier degré.
Dans la salle suivante, Hockney s’intéresse aux relations humaines. Dans Mr and Mrs Clark and Percy, on voit Mr Clark vautré dans sa chaise, les pieds à moitié cachés par un tapis épais. Sa posture détendue contraste avec l’expression vigilante de son visage. A gauche, dans une longue robe violine, se tient Mrs Clark, debout, le visage marqué d’un sentiment de nostalgie. Des lys, symbole de l’Annonciation et de la pureté féminine, sont placés près d’elle. Sur les genoux de Mr Clark se tient un chat blanc qui représenterait une forme de vie libertine et une personnalité qui n’agit qu’à sa guise (et non pas une conscience avant l’heure de l’artiste de l’intérêt commercial d’inclure un chat dans le tableau).
Hockney indiquait que la difficulté technique du tableau résidait dans son envie de peindre la relation entre les deux personnes représentées. Le pari est réussi puisque la disposition des personnes (séparées par la fenêtre ouverte) et les symboles utilisés présagent les évènements : le mariage n’a pas duré.
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Mr and Mrs Clark and Percy 1970-1 © David Hockney
Puis, on découvre les dessins et on comprend que le trésor silencieux de l’exposition vient juste de se révéler à nous. On reconnaît en un clin d’œil qu’Hockney est un excellent dessinateur : quelques lignes pour exprimer le caractère du personnage ; un ou deux éléments qui conjurent le sentiment d’un endroit ou d’un moment précis. D’ailleurs, on retrouve ces talents de dessinateur dans la salle 12 avec 25 dessins au fusain célébrant l’arrivée du printemps dans le Yorkshire.

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Portrait of the Artist’s Mother, Mrs Laura Hockney, Detail from David Hockney’s Woldgate, 2013, © David Hockney
Bradford 1972 © David Hockney

Dès les années 80, Hockney commence à s’intéresser à la photographie. Insatisfait de la perspective centrale qui, à ses yeux, ne peut transmettre l’expérience de regarder et de vivre le monde, il décide d’assembler de multiples photos, rappelant quelque peu des tableaux cubistes, tel que Violon et Raisins de Picasso (1912). On le rejoint en ce sens que lorsque nous observons une personne, nos yeux n’arrêtent jamais de bouger et l’image que nous nous formons est en réalité composée d’une multitude d’impressions.
Poussant cette logique plus loin, Hockney produit en fixant des caméras sur un véhicule qui arpente ensuite une route dans son Yorkshire natal, un « film cubiste montrant différents aspects de la même scène perçue par un observateur en mouvement ».
Depuis 2010, la recherche constante d’innovation en matière de supports de l’expression artistique a amené Hockney à réaliser des œuvres sur iPhone et iPad. Ces œuvres sont exposées telles que des films où le tableau se fait et se défait, indéfiniment, dans la dernière salle de l’exposition.
On est curieux de voir quelle autre facette du monde Hockney nous fera encore voir. Happy Birthday, David !

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La Rédaction

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