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Interview de Chantal Colleu-Dumond, Directrice et Commissaire des expositions du Domaine de Chaumont-sur-Loire

Interview de Chantal Colleu-Dumond, Directrice et Commissaire des expositions du Domaine de Chaumont-sur-Loire

21 November 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Chantal Colleu-Dumond est Directrice et Commissaire des expositions du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Elle a accepté de répondre à nos questions au sujet de l’exposition « Chaumont-Photo-sur-Loire » qui a été inaugurée le 18 novembre et qui se tient jusqu’au 28 février.

L’hiver va être l’occasion d’offrir à la photographie un statut de reine.
La photographie en lien avec le paysage et la nature fait partie des missions du Centre d’Arts et de Nature de Chaumont-sur-Loire.

Pourquoi le choix de ce médium ?
L’idée est de concentrer, dans le cadre d’une seule grande exposition de photographies, un événement hivernal « Chaumont-Photo-sur-Loire ».

Donc, sept photographes ? Pourquoi ce chiffre ? Qui sont-ils ?
Le Centre d’Arts et de Nature de Chaumont-sur-Loire consacre toutes ses expositions d’hiver à la photographie.

C’est ainsi que seront présentées, sur plus de 2 000 mètres carrés, dans le Château et dans la Cour de la Ferme, du 18 novembre 2017 au 28 février 2018, les œuvres de sept photographes posant leur regard particulier sur le paysage et la nature.

Un hommage spécial sera rendu à deux grandes personnalités du monde de l’image, trop tôt disparues : Thibaut Cuisset et Gérard Rondeau.

Le Domaine de Chaumont-sur-Loire accueillera également la première grande exposition en France de Elger Esser, photographe majeur de l’École de Düsseldorf.

Adeptes du sténopé, le photographe américain Robert Charles Mann et l’artiste allemand Hanns Zischler seront aussi les invités de ce festival hivernal de l’image, aux côtés d’Éric Sander et de François Méchain.
Chantres des grands espaces et des plans larges, les paysages de Thibaut Cuisset ont le pouvoir d’aimanter nos regards. L’artiste préférait la lumière zénithale du midi, lorsque “les perspectives sont écrasées”. Pour lui, une image réussie était “un excès de réel qui tend vers la fiction”. Son goût de la “poésie froide” illumine et transcende autant les vues de Loire que les paysages d’Islande présentés, cet hiver, à Chaumont-sur-Loire.

Autre grand amateur de voyages lointains, Gérard Rondeau, plus proche, quant à lui, des ombres en suspens, savait, dans ses images intemporelles, en noir et blanc, capter l’essence d’un moment. Il aimait jouer avec le silence, autant qu’avec les mots. De la même manière qu’il saisissait aussitôt la profondeur d’un être, il comprenait instantanément la réalité profonde d’un paysage.

Si Thibaut Cuisset était inspiré par Corot, Cézanne ou Richter, le photographe allemand Elger Esser se dit proche, quant à lui, de la peinture romantique et revendique des affinités littéraires avec Proust, Flaubert et Maupassant. Ses images très picturales, entre histoire et mémoire, sont, en outre, des “paysages de l’âme”, chers aux écrivains dont il se sent proche.

Les temps d’exposition d’Elger Esser sont très longs. Les sténopés, technique ancienne utilisée par Robert Charles Mann et Hanns Zischler, nécessitent également un temps long de pose, qui permet de capter toutes les vibrations d’une scène ou d’un paysage. Quoique venus d’ailleurs, ils sont l’un et l’autre fascinés par la puissance poétique de la Loire, que Robert Charles Mann découvre et exalte, au hasard de ses promenades, tandis qu’Hanns Zischler a contemplé le fleuve du haut de montgolfières.

Chaumont-Photo-sur-Loire permettra également de découvrir les fascinants ciels humides d’Éric Sander et les sortilèges d’une nature transformée par l’art, sous l’égide de François Méchain.
Au cœur de la Région Centre-Val de Loire et à 2 h de Paris, ces expositions sont une invitation au voyage immobile vers de surprenants paysages intérieurs.

Les sept sont ils vivants ?
Deux photographes sont décédés et ces expositions constituent un hommage à ces grands talents de la photo.

Quel est le lien entre leur travail, en bref, pourquoi avoir constitué ce groupe ?
Le lien entre les expositions est le paysage et la nature et il se trouve qu’un fil, La Loire, relie le travail de plusieurs artistes : Elger Esser, Thibaut Cuisset, Gérard Rondeau, Hanns Tischler et Robert-Charles Mann.

Quelle sera la place de l’exposition permanente ?
Les expositions permanentes, dans le château et dans le parc historique, constituent un ensemble très riche qui reste ouvert tout l’hiver aux visiteurs, avec des oeuvres à découvrir ou à redécouvrir. Il est ainsi possible de voir les oeuvres de Stéphane Guiran, Andy Goldsworthy, El Anatsui, Guiseppe Penone, Mathieu Lehanneur, Gabriel Orozco, Cornelia Konrads, Christian Lapie, Henrique Oliveira, Nicolay Polissky, Vincent Barré, Sarkis, Armin Schubert, Patrick Dougherty, Tadashi Kawabata, Dominique Bailly, Anne et Patrick Poirier, François Méchain, Rainer Gross, Patrick Blanc, Luzia Simons et Jannis Kounellis.

Les jardins sont-ils mis en scène ?
Il y a 3 jardins d’hiver sous serres, magnifiquement mis en scène pour célébrer la splendeur de l’hiver.

Informations pratiques

DOMAINE RÉGIONAL DE
CHAUMONT-SUR-LOIRE
41150 CHAUMONT-SUR-LOIRE
Site

TÉL : 02 54 20 99 22
FAX : 02 54 20 99 24
TÉL : 02 54 20 99 22
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(Article partenaire)

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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