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Djeff électrise la Fondation Vasarely avec ses oeuvres polymorphes

Djeff électrise la Fondation Vasarely avec ses oeuvres polymorphes

03 July 2018 | PAR Alexia Blick

Déjà un mois que Djeff, plasticien et fondateur du studio « Dekalko » (entertainment digital) expose à la Fondation Vasarely d’Aix en Povence. Mais c’est demain, qu’il présentera sa création Ad Astra, un voyage cosmique vers des ères contemporaines. Une exposition qui totalise plusieurs parties et attise la curiosité, à l’image de Djeff, qui s’inspire des nouvelles technologies et la culture pop, pour nourrir son art. 

Après avoir exposé à travers le monde entier, Shangai, Berlin, New York, Rome, le plasticien Djeff, originaire du sud de la France, a installé ses oeuvres à la Fondation Vasarely, haut lieu du Op – Art. Une exposition qui en renferme plusieurs, puisque l’artiste a mis un point d’honneur à proposer  des univers différents, autour d’une même idée, le changement de forme et la réflexion sur le devenir humain dans un monde ultra contemporain. Parmi ces installations polymorphes, « Genesis », une plongée dans l’ère du rétrogaming, « Now Here Else », plus axée sur l’homme, et The Great Escape, une oeuvre métaphysique, qui se situe au beau milieu des créations de Victor Vasarely. Sans oublier la petite dernière, « Ad Astra » qui a été conçue sur place et spécialement pour l’exposition.

Les jeux vidéos, un art en devenir 

Genesis, c’est l’art de détourner les jeux vidéos pour en faire des réalisations complètement singulières et ludiques. Chaque jeu a été intégré dans le mobilier afin de transposer la verticalité mais  aussi la convivialité que peuvent créer les écrans. Ainsi, pour ne citer que quelques créations, on peut retrouver le fameux « Hyper Olympic », dont l’idée est de faire de l’humain un joystick qui ne marche qu’à la seule force du corps, là où il ne suffirait seulement de savoir manier sa manette. Et si pour certains, c’est le 7ème Art qui fascine, l’oeuvre « Simon Leone », inspiré par Il Etait Une Fois Dans L’Ouest de Sergio Leone et le jeu de société Super Simon, permet d’influer sur les séquences du film, en les jouant tout simplement. Une intrigue est jouée à l’écran et les touches de couleurs sont associées à des scènes de ce fameux western. Genesis offre donc une reproduction artistique et design des salles d’arcades, bien pensée pour attirer novices et aficionados de l’entertainement. 

Geek mais aussi écolo

Avec Now Here Else, Djeff puise dans l’environnement pour donner du souffle à son art. Ici, les ouvres coïncident avec les ouvrages présentés à l’entrée de l’exposition. Encore une fois, une manière amusante de faire le lien. Parmi les créations qui interpellent, « Vitruve », composée à partir de couvertures de survie et directement inspiré de L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, où le nombril et le sexe, symbole de la reproduction, sont centraux. Dans la salle suivante, une projection de la performance « Résolution 37/7 », renvoie aux limites de la sophistication d’un monde manufacturé. Référence à la charte mondiale sur la nature de l’ONU, cette réalisation comporte un texte lu dans les six langues officielles des Nations Unies. Un texte que l’on retrouve imprimé sur des étiquettes de vêtements, emprisonné dans 111 bouteilles de verres suspendues, qui, en tombant, jonchent peu à peu le sol de verre dans les sous-terrains de l’ancienne citadelle de Verdun. Un message fort qui montre l’inactivité des pays membres de l’ONU par rapport à cette Résolution sur l’environnement.

L’art de détourner pour illuminer 

La lumière comme reflet de l’amour, c’est la philosophie des créations de Djeff, qui s’intègrent parfaitement dans le cadre du projet culturel, Marseille Provence 2018 Quel Amour! Dans l’oeuvre « Breeze », le visiteur est plongé dans un jeu de miroir et d’ombres, à la limite entre simplicité et technologie de pointe. 250 ventilateurs sont programmés sur chacune des deux installations, mises en place l’une face à l’autre et qui ont l’air de se rencontrer et se corréler tels deux êtres humains. Pas besoin d’ordinateurs ou de programmes, l’oeuvre réagit seulement à la présence humaine. Dans le même esprit, la dernière salle plongée dans le noir renferme « Ad Astra », qui représente la toile d’internet et qui s’allume et s’éteint avec la seule chaleur du corps. Dès demain, la salle ouvrira ses portes pour faire voyager les visiteurs, dans cette contrée intergalactique.

Visuels : © Alexia Blick

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Alexia Blick
Madame vernissages mais aussi mordue d'électro, de photos et d'archéologie! Laissons l'art nous envoûter...

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